Le devoir de solidarité ( Par Jamal Berraoui )
J’ai appris par la bande, par le pur des hasards que la CIRIAD qui gère pour le compte de l’OCP le programme de formation, d’aide à l’employabilité, prévoit un stage dans une association d’une durée de deux mois. L’idée est tout simplement extraordinaire et découle d’une vraie vision novatrice. La formation n’est pas seulement une acquisition de compétences, mais aussi la recherche de la citoyenneté. Pour leur propre épanouissement, les jeunes doivent être intéressés à la solidarité, aux projets communs. L’école publique devrait s’en inspirer et créer des ponts entres les élèves et le tissu associatif. L’opération Dir Eddik mobilise des milliers d’adolescents dans toutes les villes du Maroc, volontaires pour participer à des travaux dans les locaux d’associations, travaux financés par Inwi qui réalise une belle action citoyenne, tout en faisant la promotion de ses produits.
D’autres initiatives existent. Des militants ont mis en chantier un projet des plus ambitieux. Il s’agit de créer une association nationale à structures régionales, par quartier pour venir en appui à l’école. Pas seulement en assurant des cours gratuits, mais aussi en sensibilisant les parents d’élèves, en offrant des activités parascolaires etc… Le projet est très ambitieux et voudrait concerner toutes les régions. L’association verra le jour dans une semaine ou deux. Nous aurons l’occasion d’en reparler.
Impliquer les jeunes dans le travail associatif, multiplier les initiatives fait partie intégrante d’un système éducatif qui se respecte. C’est l’unique moyen de préparer les citoyens de demain. L’Etat n’a que les moyens qu’il a et ils sont limités. La solidarité effective, et non pas la charité, sont nécessaires pour pallier une partie des défaillances. Cet exercice au quotidien, renforce les liens sociaux, l’attachement au projet collectif et donne tout son sens au mot de patriote.
La mauvaise nouvelle c’est que les politiques s’en mêlent et faussent tout. Bassima Hakkaoui a supprimé la subvention du SAMU social à Casablanca, mettant en péril l’existence même de cette association. Juste parce qu’elle est dirigée par des militants de gauche. Les communes font de l’étiquette politique un critère d’octroi des subventions, qui deviennent de la corruption électoraliste. Seule l’INDH, parce que gérée par l’administration ne pratique pas ce genre de favoritisme, en tous cas pas à grande échelle. La qualité d’intérêt public est réservée à quelques privilégiés. Parce que le tissu associatif est essentiel, que son autonomie est capitale, il faut une législation appropriée pour renforcer les ONG et non s’assurer de leur contrôle.