Le discours de la rupture et de l’aboutissement d’un processus
Le seizième discours de SM le Roi à l’occasion du 40 e anniversaire de la marche verte s’inscrit dans un processus qui a privilégié l’ouverture et une franchise productive.
Le souverain a, dès les premières phrases du discours, annoncé que le pays est entré dans une logique de rupture. Les 40 années qui nous séparent de 1975 ont permis de libérer la terre et de bâtir les bases d’une citoyenneté complète. Le bilan est devant nous avec ses réussites et ses faiblesses et le temps est venu pour rompre avec l’économie de rente et inscrire le travail de développement dans une logique de construction collective dans le cadre de l’unité nationale.
Le sahraoui n’a pas besoin d’assistance, c’est un homme qui a toujours gagné sa vie à travers le travail dans les transactions commerciales tout en élevant l’acquisition du savoir et des sciences au rang des priorités de sa vie. Les vrais sahraouis ont toujours été fidèles à l’allégeance de leurs ancêtres et méritent amplement leur place dans leur pays uni. Ceux qui ont rompu le serment et qui ne sont qu’une minorité, n’ont pas de place parmi nous.
Le modèle sahraoui de développement doit entrer en vigueur pour changer les structures et les méthodes et donner une nouvelle dimension aux provinces du sud marocain. Celles-ci peuvent et doivent jouer un rôle très grand dans leur environnement régional africain tant par le biais de transactions commerciales que par l’intensification de l’intégration au réseau énergétique, routier et aérien à celui de leurs voisins. Les grands projets vont démarrer et les ressources seront mobiliser pour que les rêves d’hier et d’aujourd’hui puissent devenir une réalité et pour que le réseau ferroviaire et routier deviennent des voies de consolidation des bases de développement. Les messages aux citoyens sont clairs. Les moyens institutionnels sont là et devront consolider la régionalisation avancée et leur permettre de prendre en main leur destin et innover pour introduire les mutations nécessaires qui changent les réalités et créent les richesses.
Le développement est un processus multidimensionnel et le souverain le sait et demande au gouvernement d’avancer vers les differents projets de développement économique et social pour valoriser les ressources locales, pour renforcer le tissu productif, pour rendre très compétitive l’economie locale par des dispositions incitatives et pour donner un sens profond à l’existence des enfants de cette région chère. La culture est un pilier central de la personnalité sahraouie marocaine. Le Hassani doit etre soutenu et disposer des moyens structurels pour qu’il s’épanouisse et délivre ses richesses à la culture nationale dans son ensemble.
Ce processus pluriel et hautement inscrit dans les valeurs universelles des droits de l’homme est immunisé contre tout dépassement. Le CNDH est une institution constitutionnelle et indépendante qui veille à ce que tous les citoyens puissent vivre dans leurs pays loin de tout dérapage ou atteinte à leurs droits. La régionalisation ne peut avoir de sens sans transfert des compétences et des ressources pour que l’élu régional soit l’acteur central dans le processus de transformation du pays.
Le Maroc a toujours inscrit ses projets dans une logique de « parole donnée –parole tenue ». Tout ce qui a été promis a été traduit en actions dans tous les secteurs. La réalité des structures socio-économiques dans les provinces du sud témoignent de la rigueur du travail accompli. Et devant cette responsabilité assumée, l’adversaire continue son action allant contre l’histoire et produit chaque jour les malheurs dans la grande prison de Tindouf. Après 40 ans de détournements des aides humanitaires une minorité de chefs séparatistes accumulent les richesses et les comptes en devises et plongent chaque jour les 40 000 sahraouis dans le désarroi et la pauvreté. Le Souverain a mis l’Algérie devant le miroir de la vérité. Maintenir une prison à ciel ouvert signifie un maintien d’une population dans la précarité pour pouvoir l’utiliser à des fins diplomatiques. Les milliards de dollars que l’Algérie a consacré à la guerre contre les intérêts du Maroc n’ont produit que l’attachement des marocains à leurs droits. SM le Roi a rappelé que la solution politique est là et s’appelle « autonomie » dans le cadre de l’unité nationale. Au-delà n’est point possible. Et ceux qui tentent de boycotter les produits des provinces du sud doivent savoir que le Maroc dispose de tous les moyens pour se défendre tant sur le plan juridique que sur le plan commercial. Le Maroc est dans son plein droit et peut ouvrir ses projets et ses régions à l’investissement et personne ne peut lui opposer d’obstacles.
Ce sont donc des messages d’ouverture et de consolidation du pouvoir du droit et des changements institutionnels qui ont meublé le discours royal… un vrai discours qui annonce la rupture.
Analyse par Driss Al Andaloussi