Le FMI s’inquiète des créances douteuses
Chaque année, le FMI procède à une analyse de la situation économique du Maroc et engage à cet effet des consultations en vertu de l’article IV de ses statuts. Les dernières conclusions de cette institution, dont le staff a eu des réunions avec les autorités marocaines, sont publiées pour donner une vue d’ensemble sur la situation du pays. C’est un ensemble d’informations qui est ainsi donné aux acteurs du marché et aux partenaires du pays.
Les rapporteurs du FMI jugent globalement positive la trajectoire de l’économie depuis 2012 et souligne la faible performance de 2016 comme étant due à la contraction de la production agricole. Le taux de chômage a certes légèrement diminué, mais 21,8% des jeunes restent touchés par l’exclusion du marché du travail. Les déficits extérieurs ont connu un allègement depuis 2012, mais la croissance n’a pas encore atteint des seuils importants et notamment en 2016.
Concernant la perspective de croissance, le FMI estime que l’année 2017 connaîtrait un taux de 4,4% du PIB et que la position extérieure du pays continuerait son amélioration. Les projections à moyen terme sont favorables, mais les risques demeurent substantiels pour beaucoup de pays émergents. Ces risques ont trait aux tensions géopolitiques, aux prix mondiaux de l’énergie et à la volatilité du marché financier.
Les politiques macroéconomiques ont continué en parallèle avec les baisses qu’ont connues les prix du pétrole. Cette situation a permis, selon le FMI, de réduire les points de vulnérabilité intérieure et extérieure. Il faut cependant maintenir les réformes pour atteindre une croissance soutenable et inclusive permettant, entre autres, de réduire le chômage des jeunes. Les discussions tenues en vertu de l’article IV au titre de 2016 ont ciblé le renforcement de la stabilité interne, y compris la soutenabilité budgétaire et financière, la sauvegarde de la résilience extérieure avec une transition vers un nouveau régime de taux de change et l’augmentation du taux de croissance pour que l’économie puisse créer les emplois.
Le personnel du FMI termine généralement le rapport par une évaluation globale résumée. Cette année, ils ont tenu à souligner trois points importants. Au-delà des points positifs relatifs à la réduction des déficits, le rythme de la croissance demeure volatil et relativement faible. Renforcer celui-ci implique une accélération des réformes et notamment dans les domaines de l’éducation, du cadre de travail des PME et des conditions du marché de l’emploi. La consolidation de la gestion budgétaire devrait contribuer à une meilleure efficacité des dépenses et à une maîtrise du niveau de la dette. Celle-ci ne doit pas dépasser 60% à l’horizon 2020 et ce, afin d’élargir les possibilités de financement des projets sociaux.
Un des points qui constituent un risque pour notre système bancaire réside dans l’évolution inquiétante des créances douteuses qui ont atteint 8% en septembre 2016 contre 7,4% en 2015. L’expansion de nos banques dans l’Afrique subsaharienne est considérée par le FMI comme une source de préoccupation.