Le géant émirati Abraaj se désengage du Maroc
L’émirati Abraaj prépare son retrait du Maroc.
En effet, de sources proches de ce géant du capital-investissement et de la gestion alternative, le bureau de Casablanca est déjà en mode « départs négociés ». Parmi les premiers à avoir déjà quitté le navire se trouve Anas Guennoun, directeur général d’Abraaj Capital Maroc connu du milieu des affaires casablancais pour avoir piloté une des plus grandes opérations des annales du marché marocain du capital-investissement depuis sa genèse il y a une vingtaine d’années, à savoir la prise de participation, en 2012, de 18,75% dans de le capital de Saham Finances pour 125 millions de dollars (soit un peu plus d’un milliard de DH). Opération qui s’est dénouée trois ans et demi plus tard par une plus-value de près de 100% lors de la revente des parts d’Abraaj au sud-africain Sanlam.
Mais pourquoi donc le groupe Abraaj a-t-il décidé de se retirer d’un marché où il faisait partie des premiers acteurs ? Cette décision découle naturellement de la stratégie d’«up-scalling » (montée en gamme et/ou en taille) décidé par le top management du groupe basé à Dubaï et qui investit principalement au Moyen-Orient, en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Aussi, d’une taille moyenne entre 500 millions et un milliard de dollars (entre 5 et 10 milliards de DH), les fonds d’investissement levés par Abraaj visent de plus en plus un capital-cible de trois milliards de dollars (30 milliards de DH). Par conséquent, les tickets d’investissement moyens seront certainement revus à la hausse (alors qu’au Maroc ce paramètre est largement inférieur à 100 millions de DH) ; tandis que le nombre de bureaux à travers le monde (actuellement une vingtaine) est amené à se réduire. Ce dont Abraaj Capital Maroc fait les frais puisque les opérations marocaines seront, désormais, pilotées à partir de Dubaï.
Rappelons qu’Abraaj gui gère actuellement plus de 10 milliards de dollars d’actifs (plus de 100 milliards de DH) avait pris pied au Maroc à l’occasion du rachat, en 2011, de la plateforme nord-africaine de capital-investissement d’Amundi (émanation des français Crédit Agricole et Société Générale), laquelle gérait le fonds SGAM Al Kantara qui détenait plusieurs participations dans des PME marocaines et tunisiennes.