Le groupe tunisien Servicom baisse le rideau au Maroc
Le tunisien Servicom met fin à son aventure au Maroc. Ce groupe multi-métiers vient d’arrêter totalement l’activité de Servirama, sa filiale basée à Casablanca qu’il avait créée en 2011 pour s’attaquer au marché marocain.
Cette entité était spécialisée dans la distribution des climatiseurs Hitachi, ainsi que dans l’installation et la maintenance des ascenseurs et escalateurs d’abord de fabrication européenne (notamment Serbe) et ensuite, à partir de 2015, de ceux fabriqués et assemblés par sa maison mère dans son usine de Jebel-El Ouest à Zaghouan (Nord de la Tunisie).
Il faut dire qu’après un démarrage prometteur de 2011 à 2014, période où elle avait même obtenu de gros marchés tels le contrat avec l’Office national des Aéroports (ONDA) relatif à la modernisation des ascenseurs de l’Aéroport Mohammed V de Casablanca ou encore celui de la climatisation des boutiques de Morrocco Mall, Servirama a entamé, dès 2016, un cycle de turbulences à cause aussi bien de problèmes d’impayés essuyés sur certains projets, que par effet de contagion maison mère-fille. Soulignons que le groupe Servicom est entré globalement dans une phase de forte dépression économique et financière avec un chiffre d’affaires qui a été divisé par trois en l’espace de trois ans seulement (de 2016 à 2018) en chutant à un peu plus que 32 millions de dinars (soit près de 107 millions de dirhams). Une situation qui a poussé le management de ce groupe en débandade (le chiffre d’affaires à fin juin 2019 a encore dévissé de 53% par année glissante), d’arrêter ou de se désengager progressivement de plusieurs lignes de métiers non rentables tels le segment du BTP et les smartphones et tablettes et de mettre en place un plan de réduction drastique des charges.
Rappelons que le marché marocain des ascenseurs, estimé à près de 30.000 unités par année, est de loin dominé par Otis, devant les fabricants comme Kone, Schindler ou Thyssen Krupp. Plusieurs petits acteurs comme Servirama qui y ont introduit des marques méconnues (généralement low-cost) n’ont pas fait long feu.