Le manager communicant
Il se destinait au journalisme, mais un coup de chance l’a mené sur les bancs d’Al Akhawayn. Depuis, Khalid Baddou a fait carrière dans la communication et le marketing, et d’association en association, oeuvre aux progrès du Maroc.
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’est-il pas dit, que pour réussir, il faut toujours savoir quitter sa province ?. C’est sans doute la leçon que l’on peut tirer de la vie de Khalid Baddou, président de l’Association Marocaine du Marketing et de la Communication. Pour ce jeune trentenaire, la vie aura été une succession d’expériences qui l’ont mené à bon port, avec une vie de famille rangée et un métier stable. Mais avant cela, il a su rester dans son domaine d’expertise, développant sans cesse ses compétences, pour arriver à une vision à 360° de son domaine.
Il est né en 1978, à Meknès. Ainé des trois fils d’un homme d’affaires et d’une enseignante, c’est dans la capitale Ismaélite qu’il passe toute son enfance. A ce moment, Meknès est une ville quasiment laissée à l’abandon, depuis, dit-on, que Hassan II aurait essuyé des lancers de tomates lors d’une visite. La capitale spirituelle qu’est Fès n’était pas à l’époque, mieux lotie. “A ce moment, on disait de Meknès qu’entre un café et un café, il y a un café,” se remémore Khalid Baddou. Sa famille est très soudée, puisque sa grand mère et ses tantes vivaient avec eux, sous le même toit. Ces dernières étaient également enseignantes, comme sa propre mère, et l’une d’entre elles lui fera prononcer ses premières phrases en anglais, langue qu’elle lui enseigne, dès l’âge de six ans. Prémonitoire cette appétence pour l’idiome de Shakespeare. Peut-être ce qui lui fera opter pour des études supérieures dans une Université anglophone.
Direction Ifrane pour les études
Le jeune Khalid coule alors des jours heureux. Comme beaucoup, il est scolarisé dans les écoles publiques, après avoir passé les trois premières années dans l’enseignement privé. A ce moment, Meknès n’a rien à proposer en matière de divertissement, et il est impossible de se disperser. Khalid pratique alors le handball, et lit des classiques de la littérature arabe. Naguib Mahfouz est l’un de ses livres de chevet. Les amitiés sont également importantes, et il gardera le même groupe d’amis jusqu’à ce qu’il arriva à l’âge adulte. Khalid est plutôt bon à l’école, avec des facilités en lettres. Il maîtrise les langues, et ne lit que des livres qui lui donnent matière à réflexion et le remuent profondément. Il a également le goût de l’histoire: “mon regret est que cette matière soit enseignée dans une optique d’assimilation, sans réflexion, ni profondeur de champ. On apprend les dates par coeur, les dynasties se succèdent. On n’approfondit ni l’époque ni la culture,” explique-t-il. Pendant tout son récit, il garde son stylo volette entre ses doigts effilés, dans une jonglerie de manager dynamique. Dans son bureau ordonné, le seul outil de travail semble être un ordinateur portable, et seuls quelques fils qui dépassent du sol troublent cette impression de netteté. Avec sa chemise rose et son pantalon beige, il a une ressemblance avec un acteur, Rachid Elouali, qui aurait choisi un chemin plus corporate. Khalid décroche son bac littéraire en 1996, plus par choix que par pis aller. A ce moment, il rêve de poursuivre à Al Akhawayn, mais le prestigieux établissement a une image de chasse gardée d’une certaine élite. “A l’époque, personne n’avait de téléphone portable et on disait de ces étudiants qu’ils en avaient tous un. C’est dire la réputation de faste que l’Université avait,” lance-t-il dans un rire discret.
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