Le Maroc est appelé à devenir un pôle régional de l’industrie de défense aérienne
Trois entreprises aérospatiales, Sabca Maroc, la société belge Sabena – une filiale de Blueberry Group – et la société américaine Lockhead Martin, vont ouvrir la première usine de maintenance dédiée aux avions militaires marocains, qui est également destinée à servir de centre de maintenance pour les pays amis de la région exploitant des avions tels que les C130.
Le Maroc renforce sa position en tant que destination pour les industries aérospatiales civiles, fournissant des pièces de moteur critiques, des faisceaux de câbles et des technologies d’aile à des géants tels que Boeing et Airbus. La nouvelle usine sera également chargée de moderniser les hélicoptères et autres avions militaires utilisés par les Forces Armées Royales, et représente le premier investissement privé dans l’industrie de la défense du Maroc.
La nouvelle usine sera construite dans l’aéroport de Benslimane sur 15.000 m2 offrant 300 emplois directs. Blueberry a une expérience de 30 ans dans la maintenance d’avions tels que le C130 et le F16, utilisés par les forces aériennes marocaines. La nouvelle usine présente un potentiel de transfert de technologie qui sera bénéfique pour le renforcement des capacités marocaines, notamment en termes de technologies de défense de pointe et de ressources humaines qualifiées. Il est également essentiel pour la souveraineté du Maroc d’avoir la maintenance de la défense aérienne sur son sol, plutôt que d’être dépendant de la maintenance de l’étranger.
Selon Medias24, la nouvelle usine positionnera également le Maroc comme un hub pour la maintenance des C130 des pays amis de la région, tels que la Tunisie et d’autres pays africains. Le Maroc a également investi dans le renouvellement de son arsenal avec des équipements modernes. Les médias évoquent des projets marocains d’acquisition de 22 hélicoptères T129 ATAK pour une valeur de 1,3 milliard de dollars. L’opération s’ajouterait à une commande de 36 hélicoptères d’attaque AH-64E Apache et des équipements connexes pour un coût estimé à 4,25 milliards de dollars.
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L’acquisition renforcera les capacités d’attaque de l’armée de l’air marocaine, qui exploite actuellement 24 hélicoptères Gazelle SA342L d’Aerospatiale acquis en 1978 et qui doivent être remplacés. Conscient de l’importance de la supériorité aérienne pour contrer toute menace pour la sécurité nationale qui pourrait résulter de l’instabilité croissante au Sahel et en Algérie, le Maroc a également commandé un lot supplémentaire de 25 unités de chasseurs F-16C/D Block 72 qui portera le nombre total de la flotte marocaine de F-16 à 48 unités. L’évolution de la stratégie militaire du Maroc accorde également une importance particulière à la guerre des drones qui s’est avérée très efficace pour contrecarrer les attaques des séparatistes soutenus par l’Algérie au cours des derniers mois.
Peu après la proclamation par le Président Trump de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara et la reprise des relations diplomatiques avec Israël, Reuters a rapporté que les États-Unis ont avancé dans la vente de quatre drones MQ-9B SeaGuardian et d’armes à guidage de précision d’une valeur d’un milliard de dollars au Maroc. Les médias israéliens ont également rapporté que le Maroc cherche à se procurer le système de défense aérienne et antimissile Barak MX dans le cadre d’une transaction d’une valeur de plus de 500 millions de dollars. Le Maroc a déjà acheté indirectement des drones Heron d’IAI et d’autres drones de l’unité Bluebird d’IAI, ainsi que des systèmes de véhicules de patrouille robotisés d’Elbit Systems et des intercepteurs de drones de Skylock.