Le Maroc participe à la 40e session du conseil exécutif de l’Union africaine
Le conseil exécutif de l’Union africaine a entamé, ce 2 février au siège de l’organisation panafricaine à Addis-Abeba, en Éthiopie, les travaux de sa 40e session ordinaire avec la participation du Maroc, en prélude au 35e Sommet de l’Union prévu les 5 et 6 février. Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, sera chargé de représenter le roi au sommet des chefs d’État de l’Union africaine.
Vingt ans après la naissance de l’UA sur les cendres de l’Organisation de l’unité africaine, les chefs d’États et de gouvernements de l’Union africaine se réunissent cette semaine à Addis Abeba, la capitale éthiopienne où siège l’organisation depuis dix ans. Coups d’États en Afrique de l’Ouest, Covid-19, partenariats commerciaux.. Pour son vingtième anniversaire, l’UA aura de nombreux dossiers sensibles à traiter.
Le conseil se penchera également sur le rapport de la 43e session ordinaire du Comité des représentants permanents, le rapport annuel de l’Union et de ses organes, les rapports des comités du conseil exécutif et des comités ad hoc, le rapport de la troisième réunion de coordination semestrielle, le rapport d’étape sur la pandémie de Covid-19 et ses conséquences socio-économiques sur les économies africaines, le rapport d’avancement sur l’opérationnalisation du CDC Afrique, le rapport d’étape sur l’incident survenu au Parlement panafricain (PAP) et le rapport d’avancement sur l’état de la mise en œuvre des décisions antérieures du conseil exécutif et de la conférence, ainsi que l’examen de projets d’instruments juridiques.
Les ministres des Affaires étrangères vont également procéder à l’adoption du projet de l’ordre du jour du 35e Sommet de l’UA et les décisions de la 40e session du Conseil exécutif. Parmi les moments forts de la session du Conseil exécutif figureront notamment l’élection d’une femme vice-présidente du Conseil de l’Université panafricaine (UPA), l’élection et la nomination de quinze membres du Conseil de paix et de sécurité de l’Union. Ce sommet devrait également être le théâtre d’une passation de pouvoir puisque le président sénégalais Macky Sall assumera la présidence de l’Union africaine, succédant à son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa
S’agissant du Maroc, Bourita devrait commencer cette grand-messe du multilatéralisme africain en participant à une réunion du Comité exécutif, prévue les 2 et 3 février, qui rassemble traditionnellement les ministres des Affaires étrangères du continent. Par la suite, le chef de la diplomatie marocaine devrait ensuite représenter S.M. le Roi Mohammed VI au sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union. Ce dernier représente une importance particulière pour le Maroc puisque le Royaume envisage de candidater une nouvelle fois à un siège au sein du Conseil de paix et de sécurité de l’UA. Le Maroc a déjà siégé deux ans au sein de cette instance pivot de l’Union africaine après y avoir été élu en 2018. Ce “Conseil de sécurité” de l’organisation panafricaine a notamment la capacité de suspendre l’adhésion d’un pays à l’Union.
Un sujet inattendu s’est invité dans les débats et pourrait donner lieu à de vifs échanges : les relations avec Israël. La polémique a éclaté en juillet, lorsque le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a accepté l’accréditation d’Israël, avec le statut d’observateur, auprès de l’organisation aux 55 Etats membres, offrant à l’Etat hébreu une victoire espérée depuis près de deux décennies. De puissants membres, l’Afrique du Sud en tête, ont rapidement protesté, affirmant avoir été mis devant le fait accompli et que cette décision allait à l’encontre de nombreuses déclarations de l’organisation panafricaine – y compris de Moussa Faki Mahamat – soutenant les Territoires palestiniens.
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Les ministres des affaires étrangères n’ont pas réussi à s’entendre sur cette question lors d’une réunion en octobre, et l’Afrique du Sud et l’Algérie l’ont inscrite à l’ordre du jour du sommet des chefs d’Etat de l’organisation qui débute samedi 5 février. Malgré une longue liste de problèmes à aborder, comme la pandémie de Covid-19 et les récents coups d’Etat sur le continent, les analystes s’attendent à ce que la question d’Israël soit longuement débattue durant ce sommet qui marque le 20e anniversaire de la fondation de l’UA. Le sujet, hautement sensible, pourrait donner lieu à un vote. Un sujet qui risque de diviser une Union Africaine assez fragile. A suivre…