Le maroco-norvégien Hyrenco dévoile sa solution innovante
Des unités de dessalement d’eau de mer de capacité standard de 1 000 m³/jour, alimentées par de l’énergie renouvelable. C’est cette technologie prometteuse pour de nombreux pays, comme le Maroc, confrontés à des pénuries d’eau potable, que propose la société maroco-norvégienne Hyrenco. Cette dernière vient en effet de développer une solution de dessalement compacte, appelée « HyPack », basée sur la technologie d’osmose inverse. Il faut dire que l’approche adoptée par la société maroco-norvégienne, est novatrice.
Une solution taillée sur mesure
“Au cours des dernières années, nous avons soigneusement étudié ce déficit et nous pouvons affirmer avec certitude que l’agriculture, le tourisme et l’industrie sont les trois principales causes de ce déficit hors changements climatiques. A titre d’exemple, les projets touristiques à forte intensité d’eau dans le pays, tels que les aquaparcs et les terrains de golf, sont conçus pour être situés en bord de mer dans les zones à déficit hydrique important. Ces installations ont besoin de milliers de m3 d’eau traitée chaque jour. Nous pensons que la longue ligne côtière marocaine offre à notre solution HyPack une excellente opportunité de s’attaquer aux causes profondes du déficit en eau dans les zones côtières”, souligne Sabri Rahaoui, PDG-associé principal d’Hyrenco, qui précise que le HyPack pourrait également contribuer à mettre fin à la surexploitation des nappes phréatiques vulnérables du pays. L’entreprise a également développé un autre concept, l’AquaPack pour résoudre simultanément tous les problèmes liés au déficit en eau. C’est ainsi que la solution d’Hyrenco a été conçue pour utiliser l’énergie renouvelable sur le lieu d’installation. Outre une solution HyPack, elle intègre un parc aquatique servant comme réservoir avec une capacité de 5000 m3, et une centrale géothermique.
Globalement, deux processus existent actuellement pour dessaler l’eau de mer: une thermique et celle que l’on appelle l’osmose inversée. La première méthode, procédé le plus ancien, consiste à chauffer l’eau de mer afin de la transformer en vapeur pour séparer les sels qu’elle contient. La seconde (celle proposée par Hyrenco) est un procédé de séparation de l’eau et des sels dissous au moyen de membranes semi-perméables sous l’action de la pression (54 à 80 bars pour le traitement de l’eau de mer). Ce procédé fonctionne à température ambiante et n’implique pas de changement de phase. “Notre solution HyPack est hautement flexible et efficace, facilement modulable, abordable et respectueuse de l’environnement. Elle est développée en étroite collaboration avec des fournisseurs de systèmes reconnus internationalement, ce qui a permis à Hyrenco de concevoir un système robuste et performant offrant une fiabilité opérationnelle élevée pour traiter l’eau de mer », affirme Taoufik Bensouda, directeur développement d’affaires-associé d’Hyrenco.
Aujourd’hui en effet, à l’heure des changements climatiques avec leur lot de contraintes et d’enjeux complexes liés à la gestion des ressources hydriques, le recours aux techniques de dessalement de l’eau de mer s’impose en tant que solution efficace et pertinente pour parer au déficit en cette matière vitale dans les régions littorales soumises à un fort stress hydrique. Dans le monde, la construction d’usines pour le traitement de l’eau de mer, ainsi que leur capacité de production continuent à s’élargir. On compte plus de 18.400 usines en 2017 de dessalement dans le monde, réparties dans 150 pays. Leur capacité de production pourrait doubler au cours des cinq prochaines années, selon les spécialistes du secteur. La plupart des pays grands producteurs de pétrole, l’ont adopté depuis très longtemps, vu que 50% des coûts de productions correspondent à la consommation énergétique. Les pays non producteurs de pétrole ont cependant commencé ces dernières années à développer des usines pour le dessalement de l’eau de mer fonctionnant avec des énergies renouvelables. Cela signifie en effet une baisse des coûts de production importants sur le moyen terme.