Blog de Jamal Berraoui

Le mois de la surconsommation par ( Jamal Berraoui )

Le mois du jeûne en plein juillet, c’est vraiment pas de chance, pour tous ceux qui sont obligés de prendre leur congé à cette date, pour les lycéens et les étudiants, pour le secteur touristique, c’est aussi un drame pour les gestionnaires des familles, quelle que soit la période.

Toutes les sociétés de crédit proposent des produits adaptés au Ramadan. Si elles le font, c’est parce qu’il y a une demande. Le budget alimentation des familles explose. C’est un fait culturel que ni l’urbanisation, ni le rétrécissement de la famille nucléaire n’ont altéré.

La table du Ramadan a une configuration particulière autour des chhiouates. Tout y est, elle ressemble à un véritable buffet festif où le gâchis est permanent et c’est très coûteux. D’abord, pour le budget familial parce que les autres charges demeurent, pire, elles augmentent pour l’électricité puisque la règle c’est de veiller le plus tard possible. C’est aussi coûteux parce que cela se traduit souvent par des visites au médecin.

Je ne crois pas dans l’efficacité des campagnes de sensibilisation, surtout quand il s’agit d’un fait culturel enraciné dans tous les milieux sociaux. Je pense plutôt qu’il faut prendre le problème par l’autre bout, à savoir le travail. 

Le coût du Ramadan est immense. Il est normal qu’un travailleur qui jeûne, de surcroit par 40 degrés, soit moins productif. Mais il y a les limites. Le premier jour du Ramadan, à 9 heures tapantes, vous êtes, vous l’usager, mal reçu partout, dans toutes les administrations, les banques et même dans les commerces. Cela n’a rien à voir avec les effets physiologiques du jeûne. Le problème empire ensuite, parce qu’il y a l’effet du manque de sommeil. Il est tout à fait plausible qu’une personne qui a ingurgité trois kilos d’aliments et six litres de différents liquides, qui n’a dormi que peu, soit dans l’incapacité de travailler.

C’est cette permissivité qu’il faut combattre. D’abord, en maintenant les horaires de travail habituel, puisqu’il n’y a aucune obligation religieuse qui justifie « cette aide au jeûne », qui profite aussi aux non jeûneurs. Bourguiba le faisait et cela n’a pas empêché les tunisiens de faire le Ramadan. Une telle mesure, avec le maintien des exigences en termes de quantité et de qualité du travail, changera forcément les habitudes. De la même manière, pourquoi est-ce que les commerces et surtout les cafés restent ouverts jusqu’au petit matin ? Nous devons chercher à « normaliser » au possible le Ramadan. Ce n’est que comme cela que dans quelques années, les fonctionnaires ne s’endetteront plus, au prétexte du respect d’un précepte religieux.

 
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