Le Nigéria en pleine offensive auprès des investisseurs marocains
Engagé dans une diversification de son économie, trop dépendante du pétrole, le Nigéria veut attirer les investisseurs marocains. Agriculture, mines, économie numérique… les business à saisir.
La coopération entre le Maroc et le Nigéria est sur les bons rails, mais les deux parties cherchent à franchir une nouvelle étape. C’est dans cette perspective que s’inscrit la 2ème édition du Business Forum Maroc-Nigéria qui s’est tenue le 14 novembre à Rabat. Organisée par l’ambassade du Nigéria à Rabat, cette rencontre a rassemblé un parterre d’hommes d’affaires, de décideurs politiques, de patrons d’entreprises publiques du Nigéria et leurs homologues marocains. Les discussions ont notamment porté sur l’agriculture et l’énergie. Pour Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, ce forum représente une opportunité importante pour renforcer la coopération agricole entre le Maroc et le Nigéria.
« Le programme de coopération technique mis en place par le ministère confère à l’agriculture marocaine une grande ouverture sur l’Afrique et institue une dynamique de partenariat dans le cadre de la coopération Sud-Sud », a-t-il fait remarquer, ajoutant que le potentiel de la coopération commerciale et technique entre le Maroc et le Nigéria est appelé à grandir et à se diversifier. Pour sa part, Laaziz Kadiri, président de la Commission Diplomatie économique, Afrique et Sud-Sud de la CGEM, a estimé que cette rencontre est une occasion idoine pour mettre l’accent sur la nécessité de donner une impulsion nouvelle aux relations économiques et commerciales. Il a surtout insisté sur le co-investissement. « La CGEM peut œuvrer dans le renforcement des relations économiques entre le Maroc et ses partenaires commerciaux nigérians. Nous pouvons nous fixer pour objectif d’aider les entreprises à prospecter nos marchés respectifs, mieux exporter et identifier des opportunités d’investissement. L’objectif étant de promouvoir et de renforcer le Co-investissement et le Co-développement et la création de valeur ajoutée et d’emplois locaux, soutenus par un investissement productif », a-t-il assuré.
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Notons que pour la partie marocaine, cet événement a été l’occasion de rencontrer des investisseurs nigérians et aussi les agences gouvernementales en charge de la promotion des investissements au Nigéria pour prendre connaissance de la politique et des mécanismes incitatifs nigérians dans le domaine des partenariats étrangers. Deux panels de haut niveau sur l’agriculture et l’énergie ont permis aux experts et aux divers responsables de mieux détailler les opportunités à saisir tant au Maroc qu’au Nigéria.
« Le Nigeria mène une politique de diversification de son économie et souhaite dans ce cadre développer les relations économiques avec le Maroc », a souligné l’ambassadeur nigérian, Baba Garba. Rappelons que le Nigéria (Afrique de l’Ouest), pays de près de 200 millions d’habitants, et l’un des principaux producteurs de pétrole en Afrique, a une économie très dépendante de son secteur pétrolier. Afin de changer cette donne, la première puissance économique du continent africain a ainsi engagé une réforme visant à diversifier son économie en mettant un accent particulier sur des secteurs clés tels que l’agriculture, les mines, l’énergie, l’économie numérique, etc.
C’est dans cette optique que le gouvernement nigérian, depuis quelques années maintenant, multiplie ses opérations « séduction » afin d’attirer de plus en plus d’investisseurs étrangers pour dynamiser les nouveaux secteurs. Il est également question pour le gouvernement nigérian de trouver de nouveaux marchés à l’export pour ses opérateurs, et le Maroc s’y prête bien aussi. De son côté, le directeur général d’OCP Nigéria, Mohammed Hetteti, a fait remarquer que le Nigéria dispose de plusieurs ressources naturelles et d’un écosystème favorable pour l’agriculture. « Les initiatives d’OCP Nigeria pour le développement d’une agriculture durable ont permis de répondre aux besoins des agriculteurs, notamment en matière de soutien et d’assistance », a-t-il expliqué.