Le nouveau contrat
Les Marocains n’ont pas attendu longtemps pour savoir ce que le règne de Sa Majesté Mohammed VI allait être. Vingt jours après son intronisation, lors du discours du 20 août, le Souverain déclinait son projet national. Ce discours entamé par « Citoyens et Citoyennes », déjà tout un programme, développait un tryptique : développement, modernité et démocratie.
Les quinze années écoulées présentent des réalisations importantes sur ces trois volets, des avancées structurellement fondatrices et un horizon dégagé parce que les objectifs sont fixés de manière claire, les institutions et les outils mis en place et que l’adhésion de la Nation est totale, faisant de ce projet national un projet porté par tout un chacun, le référentiel du débat public.
Le Souverain a, dès le début de son règne, avec le nouveau concept de l’autorité, mis celle-ci au service du citoyen, du projet national. C’est une réforme essentielle, presque oubliée aujourd’hui, parce qu’elle a porté ses fruits, que ses objectifs ont été atteints très rapidement. L’administration est plus efficiente, n’est plus une entité à part avec sa propre logique, mais un outil au service du développement, de la démocratie, de la modernité.
Le Souverain a aussi explicité sa vision d’un développement intégré, mettant l’homme au centre du processus. Les grands travaux d’infrastructures, la promotion de nouvelles filières industrielles, le chantier des énergies renouvelables, le projet de place financière de Casablanca, ont été initiés par cette vision. L’INDH est une approche originale, efficace de la lutte contre la précarité, pour une vie digne, en offrant des opportunités aux plus démunis.
Durant ces quinze ans, le Maroc a aussi soldé le passé grâce à une approche, aujourd’hui universellement reconnue, de la justice transitionnelle. L’Instance équité et réconciliation a permis de restaurer les victimes dans leurs droits. Dans la foulée, des lois ont été édictées pour condamner à jamais toute pratique portant atteinte aux droits de l’homme. Les espaces démocratiques, les libertés, sont consacrés par une nouvelle constitution qui permet au Maroc d’intégrer le club des démocraties avancées.
L’égalité, la consécration des droits de la femme, fait partie des priorités du Souverain. Si le code de la famille est une avancée historique, il a été conforté par la Constitution du 1er juillet 2011, saluée par toutes les associations féminines, parce qu’elle fait de la parité, de l’égalité un principe intangible.
La vision royale s’étend aussi à la place du Maroc dans le monde selon les mêmes valeurs. Soutien aux aspirations de tous les peuples à la démocratie, au développement. Depuis 2005, cette politique a un ralentissement inégalable en Afrique, où le co-développement, le partenariat Sud-Sud est désormais concrétisé.
Dans ce dossier spécial, nous nous attachons à mettre en valeur toutes ces réalisations, en les remettant dans le cadre du projet national, ce qui permet d’évaluer le chemin parcouru, mais aussi les perspectives, les tâches pour l’avenir. Notre ambition c’est de fournir à nos lecteurs un document qui, comme un bilan d’étape, renforce l’adhésion, la foi en l’avenir du pays, grâce à la symbiose entre l’institution monarchique et la société autour d’un contrat, d’un projet national, validé par le référendum du 1er juillet.
Kamal LAHLOU