Le paiement par carte n’est pas encore dans les mœurs
La lecture du dernier rapport de Bank Al-Maghrib (BAM) sur les systèmes et les moyens de paiement (exercice 2016) fait ressortir que l’utilisation de la carte bancaire demeure limitée et ce, malgré les fortes hausses enregistrées au cours des années précédentes. La monnaie fiduciaire et les moyens de paiement scripturaux traditionnels (chèque, virement, prélèvement et lettre de change) dominent toujours.
Le nombre de paiements par carte (y compris sur GAB et en ligne) s’est établi à fin 2016 à 42 millions d’opérations pour une valeur de 19,36 milliards de DH, soit une augmentation de 24 % en nombre et 19% en valeur. Les paiements sur TPE représentent 83% des opérations effectuées contre 8% pour le e-commerce au détriment des paiements sur GAB qui ont reculé de 2% avec une part de 8%. Cette évolution est due au développement du paiement sur internet des factures (téléphone, eau, électricité…) et du paiement e-gov (vignette, impôt…). Mais malgré cette progression, le ratio de paiement des porteurs marocains au Maroc demeure assez bas ne dépassant pas 14,1 en nombre et 7,9 en valeur à fin décembre 2016.
En dépit de l’évolution enregistrée d’année en année par le paiement par carte, cet instrument est utilisé essentiellement pour les retraits d’espèces. Ainsi, le nombre de retraits a atteint en 2016, 256 millions d’opérations correspondant à une valeur de 224 milliards de DH.
Concernant les transactions réalisées par les cartes internationales, le rapport de BAM révèle qu’elles ont totalisé 13,7 millions d’opérations correspondant à une valeur de 19,6 milliards de DH, soit une légère progression par rapport aux chiffres de 2015 qui se sont établis à 12,8 millions d’opérations pour une valeur de 18,9 milliards de DH.
Enfin, les transactions réalisées par les porteurs marocains à l’étranger ont connu une progression significative de 63% correspondant à 2 millions d’opérations et de 28% en valeur avec 2,4 milliards de dirhams. Cette évolution est due essentiellement à l’augmentation du nombre de cartes à validité internationale qui a augmenté de 67% en passant à 605.772 cartes contre 363.416 en 2015. Et contrairement au comportement des porteurs au Maroc, l’essentiel des transactions réalisées avec ces cartes a concerné les paiements portant sur de petits montants.