Maroc. Le pari sur l’avenir proche
Le Maroc annonce l’organisation de l’opération « Marhaba » qui vise les Marocains de l’étranger. Il en a informé les autorités espagnoles, alors que les frontières entre les deux pays sont fermées à cause du Covid. Cela signifie que les autorités marocaines espèrent une sortie de crise en juin.
C’est un pari très risqué, parce qu’il dépend de l’évolution de la pandémie au Maroc, mais aussi en Europe. Or, les épidémiologistes s’écharpent sur les courbes, sont totalement désemparés face aux variants, que les Etats ont des choix très différenciés, parfois totalement contradictoires. L’idiotie c’est de s’appuyer sur des courbes statistiques, face à un virus pervers, qui mute en permanence. Le Maroc se projette dans l’avenir proche, nos dirigeants pensent pouvoir nous assurer un « été normal », relancer le tourisme, normaliser un tant soit peu notre vie. Le problème c’est que comme dit le président français, c’est le virus qui est le maître du temps.
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Les ventes de ciment ont augmenté, même par rapport à 2019. C’est une excellente nouvelle, parce que cela signifie que le BTP, secteur fortement utilisateur de main d’œuvre redémarre. Alors que ce n’est pas le discours officiel, les Marocains s’adaptent. La société a démontré des ressources insoupçonnées, pour qu’au-delà des aides, l’activité puisse repartir. Mais si le Maroc repart, à la fin de la pandémie, sur les mêmes bases qu’en 2019, il aura perdu une occasion historique.
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Nous devons capitaliser sur les leçons de la pandémie. Elles sont claires dans trois domaines. Il faut lutter contre la précarité, le projet de couverture sociale est primordial. Mais il faut amender un système socio-économique qui cloue les précaires. Le système de santé, malgré le dévouement des équipes, est défaillant. Il faut une vision d’une politique de santé et non pas de soins, en fonction de nos moyens, mais en installant cette priorité, y compris sur le plan budgétaire. Enfin, les Marocains ont exprimé leur soutien à une administration efficace. S’arrêter à la digitalisation est une vue de l’esprit. Les Marocains veulent une administration à leur service. Il faut qu’elle fasse preuve, de célérité, d’efficacité et pourquoi pas d’empathie. Lançons ces chantiers et le Maroc gagnera son pari sur l’avenir.