Le Plastique amorce un nouveau virage
Plasturgie. L’entreprise a investi pas moins de 70 millions de DH ces cinq dernières années, pour améliorer son process de production. D’autres projets d’investissement devraient voir le jour incessamment. L’objectif : s’inscrire dans la modernité. par Roland Amoussou
Après plus d’un demi-siècle d’existence, Le Plastique entame une nouvelle phase de son développement dans le Royaume. L’entreprise familiale créée en 1956, pionnier dans le secteur de la plasturgie au Maroc, veut changer ses habitudes, et tout commence d’abord par la communication. Il faut dire qu’en plus de 50 ans de parcours, l’entreprise est plutôt restée très discrète. Cette «old school attitude » doit maintenant disparaître. « Je pense qu’il était temps d’entendre parler de nous. A partir d’aujourd’hui, vous verrez des caisses partout, parce qu’avant, vous ne les remarquiez pas », a souligné le PDG, Bilal Benamour, lors de la première conférence de presse organisée le 10 mars à Casablanca. La première étape de cette rupture: le changement d’identité visuelle de la société. « Cette nouvelle identité visuelle réflète la nouvelle vision qui nous anime », assure le top management. L’entreprise produit chaque année quatre millions d’unités, avec un chiffre d’affaires de 120 millions de DH( 2014) dans un marché estimé à 12 milliards de DH. Cette année, l’objectif est d’atteindre une production de cinq millions d’unités. Et la liste des clients est bien garnie. Danone, Coca Cola, Pepsi, récemment l’Office national des pêches… La liste est très exhaustive. « Notre clientèle, ce sont les grands donneurs d’ordre. Nous avons réussi au fil des années, à instaurer une vraie relation de confiance entre nos partenaires et nous » souligne, non sans fierté, Bilal Benamor.
L’export est inévitable
Le cœur de métier de la société est la conception et la fabrication de produits d’emballage et de manutention qu’on peut également appeler des articles de « packaging et handling » (la caisse agrume, la caisse à lait, la caisse sardine fond plein, les fûts de différents volumes etc). Rien que ces cinq dernières années, le Plastique a investi 70 millions de DH pour l’amélioration de son process, afin de soutenir le nouveau rythme de développement qui s’annonce. Et de nouveaux projets d’investissement sont encore en préparation. L’objectif, selon le top management, est de s’inscrire dans la modernité. Pour ce faire d’ailleurs, Bilal Benamour s’est entouré de jeunes managers qui, assure-t-il, sont animés par la volonté de laisser leur propre marque. Principale mission pour 2015: réaliser un chiffre d’affaires de 140 millions de DH, soit une progression de 13% à 15%. L’entreprise dispose actuellement de deux sites industriels: un site à Casablanca et un autre à Agadir. Elle emploie 150 personnes. Le management assure veiller à l’utilisation de matières premières spécialement sélectionnées, avec un process de production transparent. Soulignons que Le Plastique a obtenu en 2006 la certification ISO 9001 version 2000 de ses deux usines. «On est très exigent sur la qualité », ajoute le patron. Notons aussi, que Le Plastique dispose d’une filiale dénommée Ecoplast, spécialisée dans le recyclage. Sa mission est de faire le tour des clients de sa maison-mère, afin de racheter ou récupérer les caisses endommagées pour les recycler. A moyen terme, Le Plastique vise le marché à l’export, notamment l’Afrique. L’entreprise a déjà réalisé quelques opérations en Côte d’Ivoire et en Mauritanie, mais de moindre envergure. Bilal Benamour vise maintenant un vrai déploiement sur ce marché, mais il veut y aller lentement. « L’export devient inévitable pour nous, si nous voulons vraiment être leader dans notre secteur d’activité. Le marché africain est un marché très intéressant, mais qui a des règles particulières. Pour le moment, nous sommes en train d’étudier ses règles avant de nous lancer », confie le patron.