Le Raja porte les espoirs du foot marocain
« Host country representative », c’est en anglais, la désignation du Raja par la FIFA pour le qualifier à la Coupe du Monde des Clubs 2013. Cette compétition, qui n’est censée accueillir que les champions continentaux consent une fleur pour le pays organisateur en y incluant le club qui a remporté le titre national.
Et comme c’est le Maroc qui, en décembre prochain, organisera la Coupe du Monde des Clubs, voici le Raja intronisé depuis dimanche dernier, représentant marocain face aux champions des autres confédérations. La FIFA ne faisant rien comme les autres, ce sont six champions qui seront présents l’hiver prochain à Marrakech et Agadir. Si vous avez toujours pensé qu’il y avait cinq continents sur terre (Asie, Afrique, Europe, Océanie et Amérique), la FIFA a son propre découpage planétaire. On aura donc, bien sûr, le champion d’Europe, Bayern Munich retentissant vainqueur de la Ligue des Champions de l’UEFA, mais aussi le champion d’Océanie, Auckland city, et le F.C Monterrey qui représentera la CONCACAF, un « continent » inventé par la FIFA regroupant l’Amérique du Nord, l’Amérique centrale et les Caraïbes. Il reste à connaître le vainqueur de la Comebol (Amérique du Sud), celui-ci sera connu le 24 juillet 2013. Pour le représentant de l’Asie il faudra attendre le 9 novembre 2013, alors que le champion d’Afrique sera le dernier désigné, la finale de la Champion’s League de la CAF ayant lieu le 10 novembre 2013. Voila donc notre Raja en fort bonne compagnie. Et son titre qui lui donne droit à cet honneur est bel et bien mérité. Aucun club, sauf le Raja, n’a occupé la première place du championnat durant les trente journées de la compétition professionnelle.
Filets et penalty
Le club des Verts est resté leader de bout en bout, avec toute la pression que cela suppose, pression terrible que coach Fakhir et le comité rajaoui ont pu surmonter. Chose qui n’est pas facile et qui devient de plus en plus lourde au fur et à mesure que l’échéance approche. Quand on est en tête de course, on devient la cible de tous les poursuivants. Si le Wydad, et Tétouan champion en titre, ont vite été distancés, les FAR auront tenu bon jusqu’au bout en se montrant un concurrent intraitable.
A une journée de la fin du championnat, l’écart entre les deux clubs FAR et Raja, n’était que de deux points. Et dimanche, nos deux prétendants devaient en découdre face respectivement au DHJ et au MAS. Ces deux équipes feront mieux que se défendre et feront passer des sueurs froides aux supporters rajaouis et militaires. Ayant fini par égaliser en deuxième mi-temps, après avoir été surclassés durant une grande partie du match, Raja et FAR pensaient déjà à leur ultime rencontre celle de la 30ème journée, où un malin hasard du calendrier allait donner lieu à une opposition titanesque ayant pour cadre les villes de Rabat et Casablanca. Le Raja devant venir affronter le FUS à Rabat alors que les FAR étaient reçus à Casablanca par le Wydad. Quand on sait les contentieux existant entre les quatre clubs, on pouvait craindre le pire lors de ces deux matchs, avec un titre de champion en jeu et des supporters chauffés à blanc. On se demandait déjà comment encadrer et arbitrer ces deux matchs brûlants à l’extrême. Les forces de l’ordre en alerte maximale et une Fédération de foot réfléchissant une demi-douzaine de fois pour désigner les trios d’arbitres pouvant s’en tirer au mieux. Et puis, comme une éclaircie qui vient chasser les lourds nuages gris, il se passa ce dimanche là, des faits incongrus qui allaient changer le cours des choses. Alors que Raja et FAR ahanaient pour échapper aux emprises j’didie et fassie, voici, qu’au stade Mohammed V, qu’un filet se déchire fort opportunément. Le match du Raja est arrêté le temps que les mailles du filet soient recousues. Ce temps d’arrêt fera qu’à Rabat le match des FAR se terminera quelques minutes avant celui du Raja, alors qu’ils étaient programmés pour se jouer en même temps. Mais que voulez-vous, des filets déchirés, il faut bien les réparer sans que personne n’y voit malice. Et c’est alors que les FAR avaient déjà regagné leurs vestiaires, que le Raja profitant d’un pénalty accordé dans les toutes dernières secondes, va parapher son diplôme de champion 2013.
L’avenir vert
On le sait, l’Histoire ne retient que le nom du vainqueur, et le reste passe aux oubliettes. D’ici décembre on aura oublié le pénalty, les minutes grattées pour cause de filet très opportunément endommagé et on ne voudra plus parler que de la participation du Raja au Mondial des clubs. Un Mondial où le Raja aura le devoir de faire bonne figure. Représentant le football marocain, il devra s’en montrer digne. Fakhir et son président Boudrika doivent bien sentir l’importance de cette responsabilité. Comme ils auront le devoir de bien figurer en Ligue des champions africains. Il est temps qu’un club aussi huppé que le Raja tire notre foot, et partant, tout le sport national vers le haut. Ce sera après l’édition (Sao Paulo), la deuxième fois que le Raja participera à un mondial des clubs. Il est à ce jour le seul club marocain qui ait réussi cet exploit. Cela lui donne panache, autorité, honorabilité, mais aussi responsabilité. C’est de cela que doit s’investir le Raja, en se structurant et en chassant tous les faux problèmes qui parasitent notre football. Ayant réussi cela, le Raja deviendra véritablement un champion historique. Le Raja a rendez-vous avec le 21ème siècle, un siècle où ses 70 ans d’existence doivent trouver toute leur plénitude. Le titre 2013 sera-t-il le départ d’une magnifique envolée ? Et pourquoi pas ? Aux verts de le décider et de le faire. Rien n’est impossible quand on le veut vraiment.