Le renforcement des relations stratégiques israélo-marocaines fait osciller l’équilibre mondial [Par Mehdi HIJAOUY]
Avec des milliers d’israéliens d’ascendance marocaine, maintenant à date d’aujourd’hui des liens forts, durables et indéfectibles avec leur pays d’origine, rien ne semble séparer ces deux peuples.
Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’Assiste et ses aïeux les Rois Hassan II et Mohammed V, que Dieu repose leurs âmes en paix, ont d’ailleurs toujours veillé à protéger la communauté juive et la culture judaïque, au-delà même des frontières chérifiennes.
Tantôt officieusement et parfois même ouvertement, le Maroc et Israël ont toujours entretenu des liens uniques et consubstantiels, allant même au-delà des simples intérêts étatiques, prenant, présentement, une tournure sans précédent, bien supputée, s’intensifiant dans tous les domaines, y compris sportif, allant même chambouler, drastiquement, les calculs géostratégiques de grandes puissances et d’érudits experts en matière de relations internationales.
Maroc et Israël : deux frères jumeaux qui se complètent
Aujourd’hui, les deux puissances marocaine et hébreuse sont conscientes que leur union est incontournable pour se frayer des positions privilégiées dans un monde dans lequel de rudes guerres, sous différents angles géographiques, dans multiples domaines sont initiées et dominées sous l’emprise d’alliances stratégiques : Russie-Chine-Iran, Union européenne, et tant d’autres.
La robustesse de l’alliance maroco-israélienne procrée des jaloux
La coopération entre le Royaume du Maroc et l’Etat d’Israël semble inquiéter plusieurs pays, surtout des puissances qui, le plus souvent, avaient réagi de manière brusque et inexpliquée, en s’empennant, sans fondement, au Maroc, parfois même en l’accusant d’être impliqué dans des affaires d’espionnage ou encore en lui collant l’étiquette de traitre vis-à-vis de l’Islam.
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Sauf qu’avec du recul, la société internationale a vite compris qu’au contraire, le Royaume chérifien est devenu, grâce à son sérieux et ses bonnes intentions, dans un délai étonnamment court, une puissance régionale incontestée qui prospère pour la paix et la sécurité internationales.
S’en suivront ces dernières semaines une série de réactions, dont ci-après quelques-unes : une Algérie qui adoucit le ton, une Allemagne qui affirme que le Royaume est un partenaire central, une Russie qui envisageait d’apaiser la fausse crise maroco-algérienne, en envoyant son chef de la diplomatie pour se rendre en Israël, Palestine, Maroc et Algérie ; une visite qui a été annulée à la dernière minute, suite à la situation critique en Ukraine, précise-t-on.
Rien d’étonnant d’un Maroc qui diversifie ses partenaires stratégiques (USA, Angleterre, pays du golfe, groupe de Visegrád, Brésil, etc.) et qui avance à pas de géant, en renforçant sa puissance tactiquement et en s’équipant de matériels et de technologies militaires de pointe, à l’exemple d’avions de chasse dernière génération, de drones armés ou encore de logiciels de sécurité.
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Célébrant depuis peu (9 décembre) le premier anniversaire de la conclusion de l’accord de la normalisation de leur relation, ces deux pays ont fini par proclamer, publiquement, leur fidèle et sincère union, à travers la signature d’un accord-cadre de coopération sécuritaire, qualifié d’historique et du premier du genre avec un pays arabe.
D’ailleurs, une réunion regroupant les ministres des affaires étrangères du Maroc, des USA et d’Israël est prévue pour le 22 décembre 2021 pour célébrer l’accord conclu entre ces trois Etats, avec comme principale priorité le renforcement de cette coopération tripartite.
L’Intelligence Sécuritaire (IS) au service d’une inébranlable alliance maroco-israélienne
« L’Intelligence Sécuritaire[1], dans le cadre d’une démarche cartésienne, intègre tous facteurs endogènes et exogènes, dans ses dimensions politique, diplomatique, informationnelle, numérique, informatique, sociale, stratégique, humaine, juridique, voire même militaire, en vue de faire réussir les politiques intérieure et étrangère d’un pays.»
Dans le cadre de cette démarche, l’alliance israélo-marocaine gagnerait énormément dans sa préservation, voir même dans la grandeur de sa puissance. Ainsi, dans le cadre d’une approche d’IS, privilégiant l’alliance stratégique, ni le Maroc ni Israël ne seraient dupes pour croire à des pays qui font un double jeu, entre manigances et fourberies, alors que les actions diplomatiques opérées par certains Etats, sans les citer, ne peuvent aboutir, surtout quand ceux-ci assistent et soutiennent des Etats voyous et terroristes. L’ère de l’avocat du diable est révolue !
L’Intelligence Sécuritaire se veut d’apporter une réponse claire, constamment à la recherche d’une masse critique de faits dans le but d’éclairer toute Alliance pour prendre les bonnes décisions, reposant sur un puissant Renseignement stratégique à la fois humain et technologique.
Pour une coopération maroco-israélienne encore plus majestueuse
Contrairement à d’autres alliances, menées en bateau, l’union entre le Royaume du Maroc et Israël repose sur des bases solides séculaires et non pas sur de simples intérêts commerciaux et économiques, à simple portée temporelle.
Les peuples marocain et hébreux s’estiment énormément et ont, dans une large mesure, apprécié avec enthousiasme le rapprochement entre leurs pays.
D’ailleurs, les ponts entre le Royaume chérifien et l’Etat hébreux n’avaient jamais été coupés, y compris durant le règne de feu SM Hassan II que Dieu repose son âme en paix, tout en défendant la cause palestinienne.
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Quelle est donc l’opinion publique vis-à-vis de cette relation maroco-hébraïque? Ainsi, en interpelant de vieux commerçants et artistes septuagénaires à Essaouira (Mogador), Salé, Rabat, Marrakech, Fès, Meknès, Taroudant, Tétouan, El Jadida ou encore à Casablanca, tous et sans exception aucune, n’ont pas manqué de déclarer qu’ils étaient vraiment ravis de la reprise des relations avec Israël, se remémorant l’histoire qui atteste de l’exemplarité et de l’excellente cohabitation entre juifs et musulmans.
Ce qui insufflerait une nouvelle dynamique et de nouvelles forces aussi bien au Maroc qu’à Israël, à différents niveaux, notamment, en apaisant la crise palestinienne.
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Pour un pacte global stratégique Maroc-Israël, il incombe, ainsi plus que jamais, et pour éviter de vivre les mauvaises surprises des décennies passées, marquées par une rupture des relations entre les deux pays, de lancer, imminemment, un processus de réflexion prospective visant à examiner les moyens pouvant permettre le renforcement de la dimension politique de cette Alliance dans de multiples domaines tels que la lutte contre le terrorisme d’Etats, la maîtrise des armements, la sécurité énergétique, les menaces hybrides et cybermenaces, la communication stratégique et la lutte contre la désinformation.
Tel est effectivement le cas, mais encore faudrait-il tout programmer d’un seul trait, non pas signer différents accords, mais plutôt établir un Pacte global dans lequel seront annexés des engagements bilatéraux intégrant toutes les sphères stratégiques.
[1] Mehdi HIJAOUY est le pionnier de ce concept.
Par Mehdi Hijaouy, expert en Securité, Sûreté, Renseignement et Intelligences économique et stratégique. Fondateur du Washington Strategic Intelligence Center, Mehdi Hijaouy est titulaire d’un Executive MBA en « Stratégie d’Influence, Négociation et Guerre Psychologique » – École de Guerre Économique (EGE), Paris et d’un Executive MBA en « Management des Risques, Sûreté Internationale et Cybersécurité » – EGE, Paris.