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Le Royal Golf d’Anfa fait face à la concurrence

 

Complexes golfiques. Avec le développement de l’offre en golfs de Casablanca, le Royal Golf Club d’Anfa et de Mohammedia se prépare à faire face à une crise sans précédent. Devant le risque de se voir dépassé par les nouveaux projets de Prestigia et de la CGI, le club devra amorcer sa transformation, ou se préparer à perdre des plumes. par Noréddine El Abbassi

Lorsque l’offre augmente, le prix baisse. C’est le principe même de la loi de l’offre et de la demande. En matière de golfs, plusieurs projets immobiliers de standing lancés ces dernières années, en ont comporté dans leurs offres. A tel point, que cela risque de grever les golfs “historiques” de Casablanca et de ses environs. “Le problème, c’est qu’une partie des adhérents des Golfs d’Anfa et de Mohammedia ne s’adonnent pas à ce sport. Certes, ils revendiquent leur appartenance à une communauté, mais sans pour autant pratiquer ce hobby très British et très sélect”, analyse Fouad Akesbi, membre du club d’Anfa et de Mohammedia (RGAM). Pour lui, le club devra incessamment faire face à une crise jamais vue auparavant: faire face à la concurrence, là où il n’y en a jamais eu, par le passé.
Dans les locaux du club, l’espace semble assez serein, mais pas très fréquenté, malgré la pause dominicale et l’accalmie de la pluie. Pourtant, en cette veille d’élection du prochain Comité Directeur du RGAM. la liste que mène Akesbi avec Mohamed Mekouar est sur le pied de guerre. Et pour cause, avec leurs projets golfiques, Prestigia et la CGI cherchent à capter une clientèle haut de gamme, dans un environnement où le marché ne cesse de se restreindre. D’une part, en raison de la multiplication des golfs au sein des projets de luxe qui n’ont cessé de fleurir à Casablanca, et d’autre part, et parce que la clientèle visée a vu ses moyens diminuer. De ce fait, les golfs doivent sans cesse jouer la surenchère, pour se positionner sur un marché hautement concurrentiel.

Des mesures d’urgence s’imposent

“C’est marche ou crève! Soit nous nous positionnons en tant que Club Premium, avec un fort accent sur le sport lui-même, soit nous allons dans le mur”, commente Akesbi. Mohamed Mekouar pour sa part, insiste sur les chiffres: “nous avons un déficit qu’il faut absorber. Mais, en même temps, il est urgent de remettre sur pieds le Golf de Mohammedia qui, rappelons-le, était le parcours préféré de feu Hassan II”. Mais, la liste Akesbi/ Mekouar se veut rassurante et fait face à la réalité: “le marché est en pleine transformation. A moins de prendre le taureau par les cornes, il va droit à la catastrophe. Mais les solutions sont bien réelles.”
“Il nous faut séduire notre base d’adhérents pour revenir au Golf et le positionner comme un country club à l’anglo-saxonne. Beaucoup de nos adhérents viennent sans leurs femmes. Or,  c’est cette clientèle “naturelle” qui doit réinvestir le Golf pour en faire un lieu social. Dans le fond, le parcours d’Anfa est un “petit practice” de 9 trous qu’il faut certes améliorer, mais qu’il faut animer avant tout, ”, analyse Fouad Akesbi, tout en insistant sur la fibre sociale avec la formation et la sécurisation du personnel du Golf.
Mohamed Mekouar, lui, reste sur le Golf de Mohammedia: “si l’on aménage le grand parcours, les joueurs s’y rendront pour jouer, quels que soient les problèmes de circulation pour s’y rendre. C’est la qualité du parcours qui drainera les gens.” Au final, si l’offre en matière de golfs augmente, elle forcera fatalement les parcours classiques à monter en gamme.
Comme dans les télécommunications, la concurrence joue toujours en faveur des clients. Reste qu’avec trois clubs, la population de joueurs devra forcément faire un choix. Les golfs, eux, devront choisir entre s’ouvrir à une population plus jeune, moins aisée, ou simplement se battre sur la cible traditionnelle. Limitée par nature… 

 
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