Le Royaume active une flamboyante diplomatie de crise [Par Mehdi Hijaouy]
La diplomatie de crise est l’art de négocier avec différents adversaires dans une situation instantanée et imprédictible.
Depuis quelques semaines, le Royaume du Maroc navigue, avec sagesse et art, sur des eaux troubles, qui ne le font nullement reculer. Au contraire, comme disait Friedrich Nietzsche : « Ce qui ne me détruit pas me rend plus fort ». Une étape que le pays a surpassée avec bravoure, totalement convaincu que ne perdurent que le travail, le sérieux et les bonnes intentions. Ainsi et avec une diversification d’alliés stratégiques dans les cinq continents, le Royaume construit sereinement, grâce à la vision éclairée de S.M. le Roi Mohammed VI que Dieu l’assiste, son indépendance économique et se distingue, expressément et brillamment, sur la scène internationale. Nul ne peut contester tous les efforts monstres que le Maroc a fournis, en réussissant à avorter de nombreux attentats en Europe, en maîtrisant les flux migratoires – toujours vers ce vieux continent – sans oublier la lutte acharnée contre les passeurs de drogue, à travers ses frontières et même, bien au-delà !
Malgré ces gigantesques efforts, il a suffi de repérer une simple vague passagère de migrants se ruer vers le préside occupé de Sebta pour que le parti espagnol monte toute une scène, bâtie sur des « fake news » et de fausses images, dans l’objectif de ternir l’image du Royaume. Et cela ne s’arrête point chez le voisin, lequel, en tant que membre de l’Union européenne (UE), tente de mener, carrément, une campagne de propagande dans les enceintes de cette organisation communautaire.
Or, dans le cadre de cette manigance, les espagnols n’ont pas pris en considération les éléments ci-après : Primo, le Maroc est un partenaire privilégié et incontournable de l’UE. Secondo, les crises diplomatiques font partie de l’histoire des relations internationales, étant précisé que la paix la plus durable n’intervient qu’après la guerre. Tertio, les deux Royaumes (Maroc et Espagne) entretiennent des relations historiques privilégiées et les intérêts qui les lient, à date, sont énormes, ne pouvant nullement se détériorer ou s’anéantir d’un simple coup de tête. Car in fine, c’est la raison qui prend le dessus. Quarto, les escalades liées à l’immigration clandestine sont une problématique universelle rencontrée par de nombreux Etats, y compris les grandes puissances. Quinto, le nombre d’Algériens repérés en Espagne et arrivés illégalement par la mer – à partir des côtes d’Oran et de Mostaganem, vers le littoral d’Almeria et de Murcia – a atteint en 2020 le chiffre record de 11450 !
A cet égard, Madrid n’a jamais contesté quoi que ce soit ! D’autant plus que la réaction française à cette forte vague d’immigration, n’a pourtant été marquée que par la simple construction de blocs de béton du col de Banyuls, à la frontière franco-espagnole. Pourtant et malgré la gravité de la question, personne n’en parle ! Sexto, « le Royaume est devenu une puissance régionale et au moment où l’Espagne loue l’intelligence de la diplomatie marocaine, des responsables gouvernementaux persistent à dire que le Royaume chérifien n’est ni le gendarme, ni le serviteur de personne. Si un accord de lutte contre l’immigration clandestine lie le Royaume à l’Espagne, en cas d’une non-maîtrise de flux humains, la responsabilité n’incomberait à aucune des deux parties -essentiellement- en l’absence de toute préméditation.
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L’Espagne au bord du marasme
Après la crise sanitaire de Covid-19, qui a fortement secoué l’économie espagnole, reposant, en grande partie, sur son industrie touristique, la sortie du tunnel semble devenir encore plus éloignée, après cette récente combine du Parti socialiste ouvrier espagnol, visant à porter préjudice à l’image du Royaume, à l’échelle internationale. M. Pedro Sánchez, Président du gouvernement depuis le 2 juin 2018, après avoir prêté serment dans le salon des audiences du palais de la Zarzuela, a le devoir de défendre les intérêts de l’Espagne et non pas la vision politique de son Parti ! Après le récent retrait de Pablo Iglesias, leader du parti de gauche radicale Podemos, de la vie politique, M. Pedro Sánchez se retrouve affaibli, à une année de la fin de son mandat. C’est donc une raison de plus pour apaiser les tensions et éviter toute situation conflictuelle qui pourrait porter préjudice aux intérêts des hommes d’affaires et citoyens espagnols, dont une bonne partie se nourrit, notamment, des échanges commerciaux avec le Royaume et des entrées en masse de devises de touristes marocains.
Le Royaume, une puissance régionale qui s’affirme
Le Maroc ne baissera plus les mains et ne tolérera plus les agissements déloyaux de son voisinage, allant même contraindre l’Espagne à se plier, malgré elle, à ses appels. Cela commence déjà par l’intervention du Président du gouvernement espagnol qui commence à apaiser la situation, en indiquant, en date du 24 mai 2021, que le Maroc n’a « pas de meilleur ou de plus grand allié » au sein de l’UE que l’Espagne pour défendre ses « intérêts stratégiques », c’est-à-dire qu’il se plie devant une puissance régionale incontestée, dont les alliés stratégiques sont très diversifiés à travers le monde. Autre fait à décortiquer avec beaucoup de recul : finalement, Brahim Ghali, un criminel faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international pour ses multiples méfaits, comparaitra devant l’audience de la plus haute juridiction espagnole le 1er juin 2021, par visioconférence. Ce qui ne peut-être que le fruit d’une brillante et sage diplomatie marocaine qui a réussi à convaincre son voisin de se plier à la logique et de faire hisser la voix de la justice. Dans une autre perspective, José Luis Rodríguez Zapatero, ancien Président du gouvernement espagnol dans une interview accordée à Canal Sur Television, le 26 mai 2021, a bel et bien reconnu que « la relation avec le Maroc est essentielle à la stabilité de l’Espagne ».
Ce qui confirme, de manière fort significative, que cette crise n’est que passagère et devrait être imminemment résolue, prioritairement pour le bien de l’Espagne. Il est donc temps pour l’Espagne de :
– Reconnaître la marocanité du Sahara au lieu de se verser, maladroitement, dans des affaires de criminalité qui la discréditent sur le plan international, à l’exemple de celle liée à l’hébergement de ce chef du pseudo-RASD, accueilli, illégalement, sur son territoire, avec un passeport falsifié fourni par les algériens qui ont mené l’opération dans un total irrespect du Droit international et des Droits de l’Homme les plus élémentaires. D’ailleurs, 163 pays, représentant 85% des Etats membres des Nations Unies, ne reconnaissent pas cette entité factice.
– Se dire que le Maroc d’hier n’est plus celui d’aujourd’hui.
– Retrouver la raison et être persuadée que « c’est dans son plus grand intérêt de maintenir, d’entretenir et de développer davantage ses relations avec le Royaume ! Donc autant se réconcilier rapidement avec son voisin ».
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Par ailleurs, il convient de rappeler que lors d’une interview avec MGH Partners, au courant du mois d’avril 2021, l’ancien Premier ministre français, Manuel Valls avait souligné que « la France et l’Espagne devraient être des alliés loyaux du Royaume sur la question du Sahara. Que ce soit sur la migration ou la lutte contre les narcotrafiquants, l’Espagne comme la France, subissent directement les conséquences d’une brouille diplomatique avec le Maroc, avait-il alerté ». Ceci démontre, si besoin est, qu’effectivement des parasites tentent d’envenimer les relations du Royaume, mais qui sont tous voués à l’échec.
Mehdi Hijaouy est expert en sécurité, défense, stratégie et intelligence économique
Fondateur du Washington Strategic Intelligence Center
Executive MBA en « Stratégie d’Influence, Négociation et Guerre Psychologique » – EGE1, Paris
Executive MBA en « Management des Risques, Sûreté Internationale et Cybersécurité » – EGE, Paris