Le secteur bancaire confirme sa résilience en 2018
La Banque centrale a présenté, le 22 juillet à Casablanca, les grandes lignes de son rapport annuel sur la supervision bancaire en ce qui concerne l’activité en 2018. Il en ressort que malgré la morosité de la conjoncture économique, les établissements bancaires marocains ont su s’adapter. Les détails…
Bank Al-Maghrib vient de dévoiler son rapport annuel sur la supervision bancaire. Globalement, on retient que le secteur bancaire a pu préserver sa rentabilité, en 2018, grâce à son modèle d’activités diversifié aux plans sectoriel et géographique. Selon la banque centrale, l’accroissement modéré du Produit net bancaire a permis au résultat net des banques, sur base sociale, de progresser de 2,9% et ce, en dépit du renchérissement du coût du risque. Il est à signaler que sur base consolidée, les neuf groupes bancaires ont réalisé un résultat net-Part du groupe en hausse de 4,4%, dégageant une rentabilité des actifs de 0,9% et des fonds propres de 10,8%.
« Le nombre de comptes bancaires ouverts auprès des banques à fin 2018 est de 27 millions, soit une progression de 1 million par rapport à 2017. Aujourd’hui, 60% de la population marocaine détient un compte bancaire », a précisé Hiba Zahoui, directrice de la Supervision bancaire à Bank Al-Maghrib. Le rapport confirme, une fois encore, la baisse du nombre d’ouverture d’agences et de GAB (Guichet automatique bancaire) depuis quelques années, sous l’effet de la transformation digitale enclenchée par les banques. A fin 2018, le Maroc compte 6.503 agences bancaires (+1,8% par rapport à 2017) et 7025 GAB (+3,8% par rapport à 2017).
De même, 15,1 millions de cartes de crédit sont en circulation à fin 2018 contre 14,1 millions un an auparavant. « Les banques sont en train de mettre en place des GAB multiservices qui vont permettre aux clients de réaliser une série d’opérations qu’ils avaient l’habitude de faire en agence. A l’international, les banques marocaines ont une présence dans 35 pays, dont 27 sur le continent africain (essentiellement en Afrique de l’Ouest), 7 en Europe et récemment la Chine (BMCE Bank of Africa). On note aussi que ces banques ont des bureaux de représentation dans 11 pays (Amérique du Nord, Europe, Asie). Selon Bank Al-Maghrib, l’international contribue à 30% du résultat des banques marocaines et constitue pour elles aujourd’hui une source de revenus importante.
« Au plan de la capitalisation, les fondamentaux des banques sont demeurés robustes, dégageant, sur base sociale, un ratio de solvabilité de 14,7% et un ratio de fonds propres de catégorie 1 de 10,9%, au-dessus des minimas réglementaires de 12% et 9% respectivement », a fait remarquer la directrice de la Supervision bancaire à Bank Al-Maghrib. En ce qui concerne l’octroi de crédit, notons, entre autres, que le crédit à l’équipement est toujours en baisse de 4%, pour un encours global de 201 milliards de DH. Le crédit à la promotion immobilière, de son côté, poursuit également sa contraction, avec un encours de 60 milliards de DH en 2018.
Toutefois, le crédit à l’habitat a progressé de 3% de même que le crédit à la consommation aux ménages qui affiche une évolution de 5%, soit un encours de 53 milliards de DH. En ce concerne les banques participatives, le rapport souligne que le nombre d’agences ouvertes est de 124 à fin 2018 et le nombre de comptes ouverts se situent à plus de 70.000 comptes ouverts. En termes de financement, ces nouveaux établissements ont octroyé des financements de l’ordre de 4,5milliards de DH en 2018, dont l’essentiel est allé à l’immobilier (90%).