Le stress hydrique : Une question stratégique par ( Jamal Berraoui )
La région du Souss-Massa-Draâ vit une situation préoccupante. La pluviométrie n’a pas été généreuse cette année, les précipitations étant très en deçà de la moyenne nationale qui n’a pas été brillante non plus.
Lors des années 50, face à une période de sécheresse très dure, le Maroc a développé des compétences, une véritable politique de l’eau, on est même arrivé à projeter de faire du pollueur le payeur face à la mort programmée du Sebou et du Oued Fès.
Seulement après, les ciels ont été plus cléments et d’autres projets d’infrastructures sont passés devant dans l’ordre des priorités. Nous sommes tous contents d’avoir eu ce répit qui nous a permis d’investir ailleurs.
Seulement, la tendance lourde au vu du siècle passé, est que le Maroc est un pays semi-aride et que le stress hydrique est une réalité et non pas un phénomène passager. Des études scientifiques nous promettent des difficultés d’approvisionnement en eau potable à l’horizon 2030.
Projet phare du gouvernement Youssoufi, l’usine de dessalement d’eau à Tan-Tan, grâce à l’énergie nucléaire, dans une coopération avec la Chine a été abandonné suite à des pressions espagnoles.
Aujourd’hui il est clair qu’il faut réanimer tous les projets que la direction de l’hydraulique avait esquissé au début des années 90.
Dessalement, épuration des eaux usées, mais aussi barrages collinaires. Le risque est grand de voir le Maroc après des décennies retomber devant une longue période de sécheresse. Ce sont des cycles que les climatologues connaissent bien.
Le Ministre de l’Equipement n’exprime pas une grande connaissance de ce dossier. Pourvu que la situation du Souss, le rappelle à ses responsabilités et elles sont grandes.
Son département a l’ADN le plus adéquat pour préparer une vision à même d’éviter au Maroc d’être pris au dépourvu face au stress hydrique.