Le virage antidémocratique
Tous les courants politiques existant au sein de la société, à part deux, ont accepté d’oublier la rupture et ont opté pour le principe de progressivité. Les deux courants refuznik sont le Nahj maoïste et la Jamaâ Islamiste. Ils existent, vivement sur les mécontentements, mais n’ont aucune utilité sociale autre que celle d’être récipiendaires des révoltes épidémiques.
La construction démocratique est fragilisée. L’USFP, qui a été le bateau amiral de la progressivité, a réclamé lors de son huitième congrès, des réformes politiques allant dans le sens, qu’à terme, on arrive à une monarchie parlementaire à la marocaine. Ce n’est pas la démarche qui préside depuis l’adoption de la Constitution de 2011. Nous sommes dans un jeu qui a consisté, d’abord, au containment du PJD, très conciliant sur le fond parce que l’appât des apparats du pouvoir, fonctionne auprès des Islamistes aussi.
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On ne construit pas une démocratie contre un courant de pensée qui est dans le jeu. Tout changement doit avoir pour objectif ultime une meilleure expression de la souveraineté populaire, socle de la démocratie.
La question du quotient électoral, dénoncé comme un « recul dangereux » par le Chef du gouvernement, est clairement inscrite dans un virage antidémocratique. Elle favorise la dislocation, la balkanisation de la représentation nationale, un gouvernement plus affaibli.
Les « stratèges » se trompent. Il faut des partis forts, indépendants, totalement autonomes, identifiés idéologiquement, pour combattre l’Islamisme, dans le cadre de la démocratie. Ils préfèrent les subterfuges pour affaiblir le PJD, probablement au profit d’expressions plus raides de cette mouvance.
Emasculer les partis, dompter, être dans la volonté de contrôle n’est pas une attitude qui construit la démocratie. La monarchie est une institution indiscutable et non discutée au Maroc. L’accélération de la construction démocratique ne peut que lui profiter. Les « marketteurs », les « stratèges » lui font du tort en surévaluant les positions politiques des uns et des autres. Ce virage dessert la monarchie, la démocratie, le pays. Que chacun assume sa responsabilité dans ce que sera le taux de participation. Sans adhésion populaire, la démocratie est mensonge.