L’écosystème marocain face à un nouveau risque, les abeilles désertent
Le Maroc fait face à un phénomène inédit, chez plusieurs apiculteurs dans différentes régions du royaume, une disparition anormale d’abeilles est constatée. L’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) enquête en se basant sur les visites de 23 000 ruches.
L’ONSSA écarte la piste d’une maladie quelconque après des analyses effectués en laboratoires. Ce phénomène appelé également , »Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles » a été observé également dans des pays en Europe, en Amérique et en Afrique. Les recherches attribuent cela à plusieurs facteurs dont la faiblesse des précipitations, la diminution de la quantité et de la qualité de l’alimentation disponible pour les abeilles ou encore l’état de santé des ruchers et les méthodes de prévention suivies. L’usage des pesticides est une première piste à explorer tant au Maroc qu’en Europe.
Il faut comprendre que l’inquiétude que suscite ce phénomène n’est pas que l’apanage de la production de miel, mais la pollinisation en premier lieu. La pollinisation est, chez les plantes à fleur, le transport du pollen des organes de reproduction mâle vers le organes de reproduction femelle qui va permettre la reproduction sexuée. La pollinisation est une étape préalable à la fécondation dans le cycle de vie de ces plantes.
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Les insectes, et principalement les abeilles, contribuent à la pollinisation de 80% des espèces de plantes à fleurs et des plantes cultivées et son donc essentielles au système alimentaire des espèces dont l’Homme. Chaque année, le nombre d’insectes qui survolent, rampent ou creusent dans certaines parties de la planète diminue d’un ou deux points de pourcentage. Cela signifie que les zones en grave déclin pourraient perdre jusqu’à un tiers de tous leurs insectes en deux décennies.
Parmi les plus affectés, les lépidoptères (les papillons), les hyménoptères (abeilles, guèpes, fourmis, frelons… présents sur tous les continents sauf en Antarctique) et les coléoptères (scarabées, coccinelles). Quelque 60 % des espèces de bousiers sont ainsi sur le déclin dans le bassin méditerranéen. Et une espèce d’abeilles sur six a disparu au niveau régional, dans le monde. Les insectes aquatiques ne sont pas épargnés, qu’il s’agisse des libellules ou des éphémères.
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Selon une étude parue fin 2017 et basée sur des captures réalisées en Allemagne, l’Europe aurait perdu près de 80 % de ses insectes en moins de 30 ans, contribuant à faire disparaître plus de 400 millions d’oiseaux. Oiseaux, mais aussi hérissons, lézards, amphibiens, poissons… tous dépendent de cette nourriture. À l’origine de cette chute des insectes, les chercheurs australiens désignent la perte de leur habitat (urbanisation, déforestation, conversion agricole) et le recours aux pesticides et engrais de synthèse, au cœur de l’intensification des pratiques agricoles ces soixante dernières années.