Maroc : l’Education sacrifiée
Le projet de Loi de Finances rectificative a déçu, au point qu’un parlementaire RNI, parti du ministre des Finances paraît-il, l’a qualifié d’antisocial.
A regarder de près le projet de Loi de Finances rectificative, il n’y a aucune vision pour l’avenir à moyen terme, juste des mesures à court terme, comme si l’on avait la certitude qu’à la fin de l’année le cauchemar sera derrière nous et que tout reprendra comme avant, ce qui est une erreur stratégique. Le ministère de l’Education nationale voit son budget amputé de 15 milliards de dirhams. On nous avait annoncé que l’école serait la priorité des priorités. Avec beaucoup moins de moyens, il sera difficile de faire mieux. Mais cette règle de bon sens ne concerne pas le gouvernement, qui se noie dans un verre d’eau. On nous annonçait un gouvernement des compétences, soit ils ne paient pas la CNSS, soit ils ne défendent pas leur mission, soit ils sont muets. Le Maroc manque-t-il de compétences à ce point ?
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Mais ils brillent par leurs affirmations péremptoires, souvent hors-sol. Ils sont off-shore disait Basri, le flic pas le fkih. En septembre, la Covid-19 sera toujours là. Il est impossible que l’on imagine des classes à 45 élèves. Il fallait donc rouvrir les écoles fermées, investir dans de nouveaux locaux, embaucher. Avec un budget amputé, c’est un nouveau rêve impossible. Mais ils sont très intelligents à Rabat. Ils vont faire l’école tournante et l’essentiel des cours sera fait à distance via internet. Alors qu’ils savent que l’expérience n’était pas du tout concluante.
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L’école se doit d’être le creuset de l’égalité des chances. On exclut officiellement du droit de l’instruction ceux qui vivent dans des déserts digitaux, ou dont les parents sont démunis. Il y avait le Maroc utile et le Maroc inutile, maintenant les Marocains qui sont issus du second, savent qu’ils n’ont aucune chance d’en sortir. Qui veut vivre dans une société pareille ?