Sophia ALJ fait partie des 50 femmes inspirantes qui font bouger les lignes, sélectionnées dans le Hors-série de notre magazine Challenge « Les chances du Maroc », paru le 8 mars dernier en hommage à la femme marocaine.

Sophia ALJ est stratège dans l’âme. Elle grandit dans le foisonnement casablancais, obtient son bac scientifique au lycée Lyautey en 2008 et s’envole pour l’université de McGill au Canada. Elle y décroche un bachelor en ingénierie civile qu’elle complète avec un master en management à l’ESCP Business School. Sa carrière et son intérêt pour l’innovation démarrent chez BNP Paribas où elle est retenue pour un poste d’Innovation Manager en alternance, un poste qu’elle occupera pour 18 mois. Son diplôme en poche, elle rentre au Maroc pour rejoindre les équipes McKinsey en tant que consultante en stratégie et y reste quatre ans. Elle y travaillera sur plusieurs missions de conseils orientées transformation digitale.

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Pendant cette période, Sophia ALJ aura deux enfants et quittera officiellement McKinsey en 2019 pour répondre à l’appel de l’entrepreunariat. En 2020, elle cofonde CHARI avec son mari Ismael Belkhayat, une startup B2B e-commerce/fintech qui numérise le processus d’approvisionnement des magasins traditionnels «mom- and- pop» au Maroc.Chari a participé au lot de l’été 2021 de Y Combinator et a levé 5 millions de dollars en fonds d’amorçage à une évaluation de 70 millions de dollars. Elle est est également co-fondatrice de MonDentiste.ma (boîte à outils digitale pour les dentistes) et co-directrice de Wib.co ( un Incubateur Web).

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Son aventure entrepreneuriale, elle la qualifie de “long fleuve qui est loin d’être tranquille». “J’ai eu une vie bien soutenue avec McKinsey, mais passer du salariat à l’entrepreneuriat est un véritable switch de travail et de mindset” ponctue Sophia ALJ. En parlant de la notion de parité dans le milieu socio-professionnel marocain, la stratège se dit satisfaite de la représentativité des femmes dans le domaine du consulting notamment au sein du cabinet dans lequel elle opérait avant son aventure entrepreneuriale. Par contre, du côté entrepreneurial, l’image est peu réjouissante. Sophia estime que l’on ne dispose pas encore d’une représentativité satisfaisante dans les secteurs tech surtout’’ tout en reconnaissant “qu’hormis des industries, on remarque une parité grandissante et une meilleure représentativité des femmes, dont plusieurs occupent des fonctions de cadres dirigeantes”