Les chantiers qui vont changer le visage économique du Maroc
Le Maroc d’aujourd’hui, n’a que peu de choses à voir avec ce qu’il était au début des années 2000. En dix sept ans de règne du Roi Mohammed VI, le PIB a plus que doublé. Cette création de richesses a aussi permis de réduire le taux de pauvreté de moitié. Il faut dire que depuis son intronisation, SM le Roi a su écouter et intérioriser les attentes des Marocains et a fait de l’action quotidienne sur le terrain, le support de son message à ses compatriotes. Lorsqu’il a parlé de l’effort à l’occasion de son intronisation et de l’impossibilité d’user d’un bâton magique pour créer un nouveau mode de gestion de la chose publique, il a parlé un langage de vérité qui peut facilement être vérifié sur le terrain économique, social et institutionnel. Cette dynamique a été nourrie par l’accélération de l’investissement dans l’infrastructure et la réalisation de grands projets structurants : le port de Tanger-Med, le réseau autoroutier et le lancement de la première ligne à grande vitesse.
Pourtant, le Souverain n’a jamais exprimé sa satisfaction du niveau atteint par notre économie, il veut autre chose que la structure actuelle de notre balance commerciale ou celle de notre marché de l’emploi et de l’éducation. Il vise l’émergence et la continuité de l’effort d’équipement du pays.
>> L’énergie solaire
Le grand projet NOOR
NOOR, « lumière ». Il a bien sûr fallu d’abord cette lumière éblouissante de l’esprit pour produire cette lumière physique artificielle, à partir de cette lumière naturelle du soleil. Cet exemple illustre parfaitement la possibilité de réaliser un équilibre idéal entre l’être humain et son environnement naturel, dont il fait partie.
NOOR est un plan ambitieux dont le premier volet a commencé à voir le jour à Ouarzazate, avec la construction de la Centrale solaire NOOR, composée de quatre unités d’une capacité totale de 500MW. Le plan combine solaire thermique et solaire photovoltaïque. NOOR I, centrale solaire thermique, d’une capacité de 160 MW est opérationnelle. La même année, l’appel à projet pour NOOR IV, centrale solaire photovoltaïque, avec une capacité de 50 MW, a été lancée. La réalisation de NOOR II et NOOR III, centrales solaires thermiques, respectivement d’une capacité de 200 MW et de 150 MW a débuté en 2015 et la livraison est prévue en 2017.
Dans cette stratégie, deux objectifs fondamentaux étroitement liés, doivent être rappelés : préserver l’environnement et contribuer à un développement durable. Il est d’abord question de réduire la dépendance énergétique aux combustibles fossiles dont le Maroc est importateur à plus de 95%. Et ce, d’autant plus que le Royaume dispose de ressources solaires abondantes grâce à sa situation géographique exceptionnelle. La capacité de développer de grands projets a été suffisamment démontrée, notamment à travers la réalisation du grand projet Tanger Med.
Le projet solaire NOOR doit permettre l’économie annuelle d’un million de tonnes équivalent pétrole (TEP), soit près de 500 millions de dollars. Il devra surtout permettre d’éviter l’émission de 3,7 millions de tonnes de CO2 par an. Les unités de production d’énergie solaire s’étendront du Nord Est au Sud du Royaume, en couvrant l’ensemble du territoire national : Aïn Beni Mathar, près de Taza, Ouarzazate, Sabkhate Tah, près de Tarfaya, Foum Al Oued et Boujdour, dans les provinces du Sud.
En 2020, la puissance électrique à base d’énergie renouvelable combinant eau, vent et soleil, devra atteindre 42% du total du parc, avec 14% en solaire, 14% en éolien et 14% en hydraulique. Le charbon sera réduit de 34 à 26% et le fioul de 24 à 14%.
De ce fait, le Royaume aura non seulement respecté ses engagements internationaux, mais aussi réduit sa facture énergétique sans pour autant remettre en cause ses efforts de développement au sens durable du terme, c’est-à-dire dans le respect de l’environnement naturel. Les régions d’installations des sites sont les premières à bénéficier des retombées socio-économiques positives, en termes de nouvelles opportunités et de création d’emploi.
>> Engrais La révolution verte de l’OCP en Afrique
Le Souverain inaugurait le lundi 1er février dernier, un complexe intégré de fabrication d’engrais du Groupe OCP dénommé «Africa fertilizer complex » et doté de plusieurs unités, dont une d’une capacité d’un million de tonnes par an dont la production sera exportée vers l’Afrique subsaharienne. Ce complexe est situé sur le site portuaire de Jorf Lasfar où le groupe OCP dispose déjà d’une très forte emprise industrielle. Le coût de l’investissement est de 5,3 milliards de DH. Les autres parties du complexe comprennent une unité d’acide phosphorique de 450 000 tonnes par an et une unité d’acide sulfurique d’une capacité de 1,4 million de tonnes par an. A ces trois unités, viennent se greffer une centrale thermoélectrique de 62 MW et une unité de stockage avec une capacité de 200 000 tonnes d’engrais. Totalement intégré, « Africa fertilizer complex » assure l’utilisation de l’ensemble des matières premières de phosphate, soufre et ammoniac et les installations d’électricité, eau et vapeur. Il entre dans le cadre d’un ambiteux plan de développement lancé en 2008 sous la houlette du Souverain et allant jusqu’à 2020. L’OCP compte disposer sur le site de Jorf Lasfar au total de dix unités de production d’engrais. Ce complexe ciblant les marchés africains, avait été mis en lumière lors de plusieurs tournées diplomatiques de S.M le Roi Mohammed VI en Afrique subsaharienne. C’est ainsi qu’en mars 2014, lors de la visite du Souverain à Libreville, Mostafa Terrab annonçait un projet de joint-venture entre le Maroc et le Gabon mettant à profit les complémentarités entre les deux pays, le phosphate du premier et le gaz naturel du second. En février 2014 également, lors de son célèbre discours d’Abidjan, S.M Mohammed VI déclarait que l’Afrique devait faire confiance à l’Afrique. C’est dire qu’en se positionnant comme le principal producteur d’engrais, le Maroc est bien parti pour tirer profit pour lui et pour le continent de la prochaine révolution verte. En effet, la consommation des engrais en Afrique devrait accroître. Car, à moyen terme, il s’agit de doubler la production alimentaire pour nourrir le milliard de personnes qui évoluent sur le continent. Actuellement, les agriculteurs africains consomment moins de 10% de la quantité d’engrais utilisée en Asie par exemple, là où la révolution verte a donné ses fruits. En kilogramme, la consommation africaine ne dépasse pas 10 kg par hectare, alors que la moyenne mondiale est de 120 kg/ha. Le continent gagnerait doublement à développer la consommation d’engrais pour augmenter le rendement de ses sols et contribuer réellement à sa révolution verte. Reste à déterminer quels engrais pour quel sol. A chaque terre ses spécificités et les producteurs ont désormais la responsabilité de trouver des solutions permettant d’accroître le rendement des surfaces d’une manière plus efficace. Cela passe par l’innovation. Dans ce sens, l’OCP a créé de nouveaux produits sous la gamme Performance phosphate Products qui sont adaptés aux sols tropicaux et subtropicaux de l’Afrique subsaharienne.
>> Autoroute 70% des grandes villes marocaines reliées par le réseau autoroutier
Résolument engagé dans la voie du développement, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Le Maroc dispose aujourd’hui de près de 1800 Km d’autoroutes opérationnelles. Avec l’inauguration de l’autoroute de contournement de Rabat par S.M le Roi au début de ce mois de juillet et l’achèvement des autoroutes de Béni Mellal et de Safi, le réseau autoroutier du Royaume a atteint environ 1 800 km. Et, en le reliant aux provinces du Sud, il devrait couvrir 11 régions du Royaume au lieu de 8 actuellement. Selon Aziz Rabbah, le ministre de l’Equipement, 70% des grandes villes du pays sont reliées par des autoroutes. Notons qu’un nouveau plan autoroutier est d’ores et déjà en cours d’élaboration. Ledit plan s’étale sur les 20 prochaines années et couvre les différentes régions du Royaume, et vise à ouvrir de «grandes perspectives» pour le pays. Soulignons que la réalisation du premier plan qui a permis de doter le pays de près de 1800 Km a nécessité un investissement de 55 milliards de DH.
> Tanger Med Bientôt dans le Top 20 mondial
Tanger-Med est l’un des plus grands projets structurants réalisés ces dernières années. Depuis début 2015, les travaux du premier quai de l’extension du terminal à conteneurs, Tanger Med II ont été bouclés. Dans le cadre de cette extension, le terminal de conteneurs TC 4 du port TangerMed II qui devait être initialement exploité par l’opérateur public Marsa Maroc, a été attribué au groupe néerlandais APM Terminals, le 30 mars dernier. Cet opérateur mondial de terminaux à conteneurs, fait partie du groupe danois AP Moller Maersk, premier armateur mondial, exploite déjà le TC1 sur Tanger Med1. Sur le TC4, APM réalisera, sur les quais livrés par TMSA, l’agence publique qui gère les infrastructures économiques du Nord du Royaume et notamment le port TangerMed, un investissement de 758 millions d’euros comprenant les plateformes de stockage de conteneurs, les superstructures ainsi que les équipements de gestion du terminal. Ce terminal qui sera dédié à la compagnie maritime Maersk Line, maison mère d’APM, doit atteindre un trafic, en régime de croisière, de 4,2 millions de conteneurs Equivalent vingt pieds (EVP). Le démarrage de l’activité devrait intervenir au plus tard le 1er Janvier 2019. Ce nouveau terminal dont la concession porte sur 30 ans, comprend 1 600 mètres linéaires de quais et 76 ha de terre-pleins. Une option d’extension du périmètre de la concession a été accordée dans le cadre de cet accord. Elle porte sur 400 mètres linéaires de quais et 18 ha de terre-pleins. Le montant de l’investissement prévu pour cette extension est de 140 millions d’euros. Cela représenterait un trafic supplémentaire d’un million de conteneurs EVP. Dans les plans initiaux, le TC4 avait une configuration plus réduite de 2,2 MEVP et était dévolu à l’opérateur Marsa Maroc. Pour sa part, la concession opérée par Marsa Maroc sur le Terminal à Conteneurs 3 (TC3) «common user» comprendra 800 mètres linéaires de quais et 32 ha de terre-pleins. Le montant de l’investissement prévu est de 260 millions d’euros pour un trafic prévu à terme de 1,3 MEVP. Au total, Tanger Med II aura nécessité un investissement de 13 milliards de dirhams avec plus de 4 600 m de digues et 2 800 mètres linéaires de quais. Pour rappel, le complexe portuaire Tanger Med dans son ensemble, doit atteindre à terme une capacité de plus de 9 millions de conteneurs par an, comptant ainsi parmi les 20 plus grandes plateformes mondiales.
A ce titre, les performances opérationnelles enregistrées par le complexe portuaire lui ont permis d’être classé 46e port mondial, et parallèlement, de hisser le Maroc à la 16e place du classement mondial de connectivité maritime établi par la Cnuced.
Cette étape permet de positionner TangerMed comme hub de référence pour le transbordement en Méditerranée et de consolider son rôle de plateforme pour les flux logistiques mondiaux. Ce port est désormais un acteur de choix dans le Global Trade. Il faut dire que la réussite de ce complexe industrialo-portuaire intégré est le fruit de la vision stratégique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, pour faire de Tanger Med un hub portuaire, logistique, industriel et commercial de dimension internationale. Une étape importante a été franchie en 2014, depuis que les deux terminaux à conteneurs TC1 et TC2 à Tanger Med I fonctionnent à pleine capacité. La conclusion de la concession du terminal à conteneurs TC4 ouvre la perspective d’un nouvel élan avec un trafic annuel désormais visé de 9 millions de conteneurs EVP, ce qui nous permettrait d’intégrer les vingt premières plateformes portuaires mondiales. Cette étape vient également renforcer la compétitivité logistique de l’offre d’export marocaine.
>> TGV Un projet titanesque pour améliorer la compétitivité du Royaume
C’est un méga projet ferroviaire qui va changer le visage du Maroc. D’un coût estimé à 20 milliards de dirhams, le projet de la LGV (Ligne à Grande Vitesse) vise à absorber le trafic ferroviaire et routier, améliorant considérablement la performance et la compétitivité des services logistiques du Maroc. Après avoir reçu la première rame du TGV en juin 2015, l’ONCF a réceptionné la douzième et dernière rame le 11 juillet. Notons que les travaux concernant cette ligne reliant Casablanca à Tanger avancent à un rythme très soutenu. L’ensemble de la ligne à grande vitesse sera livré en 2017 pour subir une série d’essais d’intégration des systèmes et d’homologation, avant la mise en exploitation commerciale. Pour ce qui est du trafic attendu, l’ONCF table, dès la première année, sur plus de 6 millions de voyageurs, avec une évolution, au fur et à mesure de l’ouverture de nouveaux tronçons, et des indicateurs socio-économiques globaux. La réalisation de cette infrastructure vise un impact fort. On note, ainsi, l’accroissement de la mobilité des personnes et des marchandises, la requalification urbaine des villes et l’amélioration de leur attractivité. La LGV devrait également à terme relier Tanger à Agadir, mais aussi Rabat et Oujda.
>> Automobile Le Maroc, nouvelle terre d’accueil
Fort de sa position géopolitique et de son savoir-faire, le Maroc s’impose comme un fer de lance de l’automobile sur le continent africain. Le pays est devenu le deuxième producteur de véhicules en Afrique après l’Afrique du Sud, avec une part de marché de 35% en 2014 contre 5% en 2003. Il faut dire que sous l’impulsion de S.M Mohammed VI, l’industrie automobile marocaine a enregistré une croissance remarquable au cours des dix dernières années. Une progression fulgurante qui n’est pas près de s’arrêter. En effet, le 8 avril dernier, devant le Souverain, Renault a signé plusieurs conventions avec le Gouvernement marocain portant sur le renforcement de la production du groupe automobile français dans le Royaume. Ce dernier et ses fournisseurs, vont investir près de 10 milliards de dirhams au Maroc en vue de bâtir un écosystème industriel. Ces investissements permettront aux deux usines marocaines de Renault de porter à 65 % la part des composants locaux dans leur approvisionnement et devraient générer annuellement 20 milliards de dirhams. Rappelons, que le constructeur français fabrique déjà quatre modèles dans le Royaume, principalement à destination des marchés européens et africains : la Sandero, le Dokker, la Logan et le Lodgy. Ce renforcement industriel de Renault intervient après la signature, en juin 2015, d’un autre projet d’investissement de 6 milliards de DH (557 millions d’euros) de son rival PSA Peugeot Citroën avec les autorités marocaines. Ce projet porte sur la construction d’une usine d’assemblage de voitures et de moteurs à Kénitra, en pleine zone franche. Ce complexe, qui devrait être opérationnel à partir de 2019, disposera d’une capacité annuelle de production de 200 000 véhicules et de 200 000 moteurs à destination de l’Europe et des pays émergents. Il devrait aussi drainer de nombreux équipementiers. En attendant, c’est fin juillet 2016 que le projet de construction de l’usine du groupe français Peugeot va démarrer.
>> Industrie Des écosystèmes pour booster le secteur
L’économie marocaine a besoin d’une industrie forte pour se développer. Grâce à la vision avant-gardiste de S.M le Roi Mohammed VI, un Plan d’accélération industrielle a été lancé pour favoriser l’émergence des filières à fort potentiel du secteur industriel. Ce plan représente une nouvelle approche basée sur la mise en place d’écosystèmes performants, visant l’intégration des chaînes de valeurs et la consolidation des relations locales entre les Grandes entreprises et les PME. Désormais, les partenaires du Maroc s’accordent à dire que le Royaume dispose de multiples atouts pour devenir un pôle régional de référence en termes de développement industriel. Depuis le lancement du Plan, plusieurs contrats de performance ont été signés par secteur. Ainsi, pour l’automobile, les écosystèmes visent à créer, à l’horizon 2020, 90000 nouveaux emplois, et porter le chiffre d’affaires à l’export du secteur à 120 milliards de dirhams, et le taux d’intégration locale à 60%. Notons que les 4 premiers écosystèmes ont concerné les filières du «câblage automobile», «l’intérieur véhicule & sièges», «métal/emboutissage», et «batteries automobiles». Pour le secteur aéronautique, on note que le secteur a mis en place quatre écosystèmes dans les filières de l’assemblage, du système électrique-câblage et harnais (EWIS), de l’entretien-réparation & révision (MRO) et de l’ingénierie. Deux contrats de performance ont été conclus avec les industriels et les objectifs arrêtés pour 2020 sont clairs. Il s’agit de la création de 23 000 nouveaux emplois, soit le triple de l’effectif actuel, le doublement du chiffre d’affaires à l’export pour le porter à 16 milliards de DH, un taux d’intégration local de 35% et l’attraction de plus de 100 nouveaux investisseurs. Concernant le secteur de la chimie-parachimie, deux écosystèmes ont été lancés et visent à créer 12 430 nouveaux emplois directs et 20 570 emplois indirects, générer un chiffre d’affaires additionnel de 14,6 milliards de dirhams et une valeur ajoutée additionnelle de 3,8 milliards de dirhams. De même, trois filières du secteur du cuir se sont constituées en écosystèmes en début d’année. Il s’agit des filières chaussures, maroquinerie-vêtements en cuir, et tannerie. Les contrats de performance signés devront permettre à ces écosystèmes de créer 35000 nouveaux emplois stables et réaliser 5,5 milliards de DH à l’export.
>> Des plans sectoriels ambitieux et fructueux
Le règne du Souverain a été marqué par le lancement d’une série de stratégies sectorielles, à même d’assurer une croissance économique forte, durable et créatrice de richesses. Cette dynamique de développement, se distingue par une approche novatrice de contractualisation et de partenariat public-privé prônant une participation accrue et concertée du secteur privé dans l’élaboration des stratégies et politiques sectorielles et le financement des projets, permettant de recentrer le rôle de l’Etat sur ses prérogatives de régulation.
Ces plans s’inscrivent dans une double logique de modernisation des secteurs traditionnels à l’instar de l’agriculture, de la pêche et des mines, et de développement de secteurs innovants tels que les énergies renouvelables (voir par ailleurs), la logistique, l’industrie automobile (voir par ailleurs), l’aéronautique et les services à forte valeur ajoutée, où le Maroc offre de véritables avantages compétitifs.
Le Plan Maroc Vert, par exemple, lancé en avril 2008, a pour ambition de drainer de nouveaux investissements et de contribuer à l’intégration des filières en amont et en aval.
Aujourd’hui, en sept ans, le PIB agricole s’est nettement amélioré en enregistrant une croissance moyenne annuelle de 7,7%. Il a dépasse 118 milliards de dirhams en 2015 (contre 75 milliards de dirhams en 2008). Le défi de doubler le PIB agricole à horizon 2020 pourrait être relevé avant l’échéance du programme. Le vœu de sortir du schéma de la production brute et de se diriger vers plus de création de valeur ajoutée, se concrétise. D’ailleurs, celle-ci s’est accélérée à 12% du PIB global. Elle culmine à 16% du PIB avec l’industrie agroalimentaire. Premier pourvoyeur en main d’œuvre, plus de 9 millions de ruraux dépendent de l’agriculture. Elle représente ainsi, un des enjeux majeurs en termes sociaux, de consommation et de développement durable. Sans oublier sa contribution décisive aux grands équilibres macroéconomiques et la balance commerciale du pays. Le secteur pèse 11% des exportations nationales (19% en y intégrant l’agriculture et la pêche). Selon le ministère, le niveau des expéditions agricoles a été boosté de 40% (durant la période 2008-2014), pour atteindre 21 milliards de DH en 2014.
Après s’être longtemps consacré à la production agricole, cette nouvelle politique sectorielle se penche également sur l’accélération de la valorisation de différentes filières, un des maillons faibles du secteur. L’organisation par filière constitue du coup, la trame de fond de la deuxième phase du PMV. D’où, les contrats-programmes signés entre l’Etat et les interprofessions concernées. Ce qui devait impulser une nouvelle dynamique d’investissement au niveau national. Ce pari stratégique a permis de propulser les investissements publics et privés. Ceux-ci ont été multipliés par 1,9 entre 2008 et 2015, représentant une enveloppe de plus de 96 milliards de DH.
Autre secteur prioritaire bénéficiant d’un plan sectoriel, le tourisme. Sous l’impulsion du Souverain, le gouvernement met en œuvre la Vision 2020 du tourisme avec pour objectif de doubler la taille du secteur et de la capacité d’hébergement (200.000 lits). Le Maroc devrait gagner en visibilité au niveau des tour-opérateurs et donc d’attirer 20 millions de touristes en provenance des marchés classiques et des pays émergents. 140 milliards de dirhams de recettes sont attendues à l’horizon 2020, soit un montant cumulé de 1.000 milliards.
>> Climat des affaires En constante amélioration
Renforcer la compétitivité et l’attractivité de l’économie nationale, a plus que jamais été une priorité pour le Maroc depuis l’ascension du Roi Mohammed VI au Trône. Aujourd’hui, le Royaume peut se targuer d’un climat des affaires des plus favorables sur le continent africain et la région MENA. Le dernier rapport « Doing Business 2016 » de la Banque Mondiale sur le climat des affaires classe le Maroc à la 75ème position sur 183 pays du monde. Constat: l’économie marocaine n’a cessé de se hisser à travers ce classement gagnant 5 places comparé à l’édition précédente et pas moins de 53 places si l’on remonte à 5 ans plus tôt (128ème place en 2010). Quel est le secret de cette ascension ? La stabilité politique reste incontestablement, l’un des principaux facteurs qui fait la différence au sein des pays de l’Afrique du Nord et rassure les investisseurs. D’autres atouts sont à mettre à l’actif du Maroc à savoir, la haute qualification des RH, le niveau de croissance du Royaume ou encore le faible coût de la production.
Parallèlement, le Maroc a engagé bon nombre de réformes pour améliorer son climat des affaires. Cadre réglementaire efficient, incitation à l’investissement, lutte contre l’évasion fiscale, modernisation du secteur financier, encouragement de l’entrepreneuriat,… sont autant de chantiers dans lesquels le Maroc a réussi le pari haut la main. Le Maroc s’est distingué ainsi par sa bonne performance dans le commerce transfrontalier, à l’accès aux prêts bancaires, à l’octroi de permis de construction, au paiement des impôts ainsi que l’exécution des contrats. Pour cette année, le classement Doing Business intègre une nouvelle méthodologie qui fait distinguer le Maroc, notamment avec la qualité des institutions en matière de soutien à l’environnement des affaires. Les plus gros progrès réalisés concernent le transfert de propriété et la création d’entreprises.
Sur le dernier point, le Maroc obtient de bons scores en matière de création d’entreprises, grâce notamment à la mise en place en 2011 de guichets uniques dans les centres régionaux d’investissement (CRI), à la réforme de la loi de la SARL ou encore au récent processus d’encouragement d’initiatives personnelles, telles que le régime de l’auto-entrepreneur et sans oublier le nouveau fonds « Innov Invest » dédié aux Startups.
La nouvelle dynamique d’amélioration du climat des affaires a été intégrée dans une logique locale à l’aube du processus de régionalisation. Ainsi, plusieurs mécanismes ont été mis en place pour que les 12 régions du Royaume puissent jouir de leurs propres attractivités en matière d’investissement et de création de business. C’est dans ce cadre que les actions du Comité National de l’Environnement de Affaires (CNEA), créé il y a quelques années, ont été focalisées sur comment améliorer le climat des affaires dans les régions. Objectif : faciliter les démarches des investisseurs dans les régions et améliorer la qualité du service public aux investisseurs. C’est ainsi, que le Comité Régional pour l’Environnement des Affaires ‘’CREA’’ a vu le jour dans différentes régions, avec comme missions de pilotage stratégique, d’orientation, de conseil, d’appréciation, de suivi et de veille en matière du climat des affaires.
Le chemin qu’a emprunté le Maroc pour briller sur la scène internationale ne s’arrête pas à ce niveau. La cadence de réalisation des chantiers de réformes se poursuit avec un rythme soutenu, avec le souhait d’instaurer une vision compréhensive pour l’élaboration d’une stratégie nationale visant à améliorer l’environnement des affaires au Royaume sur les « moyen » et « long » termes.
Casablanca Finance City s’inscrit dans cette logique. Lancée en 2010 avec pour ambition de devenir une place de référence, Casablanca Finance City (CFC) se veut un hub économique et financier, une plateforme globale de services et d’acteurs tirant leur activité principale des marchés financiers. Aujourd’hui, CFC est la première place financière africaine et 33ème mondiale (Classement GFCI) s’imposant dans le paysage financier continental et mondial.
CFC a réussi à attirer, jusqu’à présent, une centaine de multinationales de premier plan qui ont choisi d’opérer en Afrique à partir de la capitale économique marocaine. On notera donc parmi les groupes ayant obtenu le statut CFC, les américains Ford et AIG, la chinoise Bank Of China, BNP Paribas, Abraaj, ou encore le Boston Consulting Group.