Maroc. Les exigences d’une nouvelle ère [Par Jamal Berraoui]
L’alternance démocratique à laquelle nous avons assisté le 8 septembre, a ses propres exigences. D’abord, nous devons pacifier le débat politique. Que les antagonismes s’expriment, c’est salutaire et c’est le propre de la démocratie, qui permet de gérer les divergences et non pas d’imposer des consensus factices.
Il est à saluer le fait que le Chef de Gouvernement nommé ait consulté tous les partis et non seulement ceux pressentis pour faire partie de l’alliance. Cet apaisement doit aussi nous conduire à un travail législatif plus fructueux. L’opposition doit participer à l’enrichissement des projets de lois et non pas s’emmurer dans le vote négatif, même quand les propositions de la majorité vont dans le bon sens.
S M le Roi, lors du discours du 20 août, a clairement mis en exergue la nécessité pour le Maroc, d’avoir des institutions représentatives fortes. C’est le cas. Les électeurs n’ont pas cédé à la balkanisation, ils ont opté pour le changement, les trois premiers partis totalisent près des deux tiers des sièges. Mais, c’est aux politiques de respecter les choix des électeurs.
Il serait catastrophique que le prochain gouvernement s’écharpe en public. Nous avons besoin d’un exécutif qui joue collectif. Parce que le Maroc, comme le Roi l’a dit, est face à des menaces très diverses. Le prochain exécutif doit tenir les promesses électorales, sinon, nous sommes assurés de perdre l’adhésion populaire au jeu démocratique, ce qui serait dramatique.
Mais le même exécutif doit relancer l’économie, pour avoir des recettes fiscales à même d’aider au rétablissement des finances publiques, tout en maintenant les investissements publics. Les profils doivent être pointus pour réussir tous ces challenges.