D’après une étude de la Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF) qui s’intitule « Compétitivité hors prix des exportations marocaines : esquisse de la qualité des produits de secteurs phares », la valeur des exportations marocaines de marchandises a connu une progression soutenue, passant de 68,6 milliards de dirhams en 1998 à 198,6 milliards de dirhams en 2014.

 

Selon cette étude, la structure des exportations marocaines a connu une modification significative en faveur des branches industrielles émergentes à forte valeur. En effet, la comparaison du profil des exportations marocaines entre les deux périodes 1998-2002 et 2010-2014 fait ressortir des produits champions qui sont des produits dynamiques caractérisés à la fois par une forte croissance des importations mondiales et des gains de parts de marché pour le Maroc. Ces derniers représentent 40,2% des exportations totales en moyenne de la période 2010- 2014, contre 12,3% en moyenne sur la période 1998-2002. Ils sont constitués principalement de véhicules automobiles, des équipements pour la distribution de l’électricité et des crustacés et mollusques.

 

De même,  les phosphates, qui ont été classés dans la catégorie des produits en déclin sont passés à la catégorie des produits champions grâce à la nouvelle stratégie de l’OCP.  Adoptée en 2006, cette stratégie vise à faire passer la production de phosphate brut de 28 à 47 millions de tonnes à l’horizon 2020, dont environ 80% sera transformé localement et à réduire les coûts de production de 30% à 40%. De même, l’OCP ambitionne de construire la plus grande plateforme mondiale de production des engrais à l’horizon des dix prochaines années.

 

En revanche, les secteurs dits traditionnels ont vu leurs parts baisser, d’après le rapport. Il s’agit, en particulier, des vêtements, des chaussures et des produits alimentaires (fruits et légumes). A titre d’indication, les part des vêtements et des produits agricoles qui ont passé de 35,5% et 22,8% respectivement en 1998 à 13,9% et 19,5% en 2014. Ces produits sont classés dans la catégorie des produits non-performants, en raison de la forte concurrence sur le marché mondial.

 

Par ailleurs, l’analyse de la position compétitive en fonction de l’avantage prix et avantage qualité, révèle que la part des exportations marocaines en concurrence prix à hauteur de plus de 70% en 2002 a cédé le pas à celle des ventes en concurrence qualitative. Ces derniers gagnent plutôt en importance passant de moins de 14% avant 2007 à 25,5% en 2008 pour atteindre 41,5% en 2014. La part des exportations qui présentent un désavantage en termes de qualité demeure faible oscillant entre 3% et 7,6% sur toute la période. Par ailleurs, la part des exportations présentant un positionnement prix déficient est passé de 12,3% en 1998 à 20,8% en 2014.