Les flash mob ont la côte
Les entreprises marocaines ont adopté la tendance des flashs mob pour promouvoir leurs produits et créer le buzz.
Renault Twingo, Fanta, la vache qui rit, Biggy, Al Mazar,… toutes ces marques et entreprises ont, malgré leur diversité, un point en commun. Elles ont toutes eu recours à un nouvel outil de communication : le Flash mob. Ce phénomène qui a envahi les Etats-Unis et l’Europe depuis quelques années déjà, arrive en force au Maroc. De quoi s’agit-il concrètement ?
La définition conventionnelle donnée au phénomène présente le Flash mob comme une mobilisation éclaire d’un groupe de personnes qui ne se connaît pas, dans un lieu public pour y effectuer des actions convenues d’avance et de se disperser à la fin comme si de rien n’était. L’organisation d’un tel rassemblement se fait via internet et réseaux sociaux où les mobilisateurs partagent les informations sur le lieu, l’heure et la chorégraphie à réaliser.
Le plus intéressant est que ce phénomène, qui a débuté comme un moyen d’amusement pour les jeunes, s’est transformé grâce à son succès, à un véritable outil de marketing et de communication. Ainsi, les annonceurs et les agences de communication jouent aux «flash mobbers » et créent l’événement grâce à des opérations bien orchestrées. La dernière en date n’est autre que l’opération Flash mob réalisée par Coca-Cola pour promouvoir la nouvelle formule de sa boisson gazeuse Fanta. «Aujourd’hui, le Flash mob nous permet ainsi de développer notre stratégie digitale. C’est un nouveau moyen pour toucher notre coeur de cible, qui est les jeunes. Il permet une communication rapide et massive grâce à l’utilisation des réseaux sociaux», explique Omar Bennis, Directeur communication et relation publique de Coca Cola. Et d’ajouter, «notre but est de partager sur place avec les fans de la marque, des moments de passion et de joie aux rythmes de la danse et de la musique et d’être présent sur des sites fortement visités comme Youtube, Facebook…».
L’autre raison qui a poussé Coca Cola à opter pour cet outil, est de toucher la population jeune puisque les adolescents et les jeunes adultes constituent la cible principale de la marque Fanta. D’ailleurs, c’est le cas des autres marques puisque le flashmob séduit particulièrement les jeunes. Un avis que partage parfaitement Excelo qui a utilisé le Flash mob dans sa version « Freez » à l’occasion du lancement de leur gaufrette Biggy en 2011. Au Flashmob Freez, contrairement au flashmob classique où une chorégraphie est effectuée, les participants s’immobilisent tous d’un coup, donnant l’impression à ceux qui ne sont pas dans la confidence, que le temps s’est arrêté autour d’eux. «Cela nous permettait de conforter notre proximité avec la jeunesse marocaine et les tendances artistiques qu’elle poursuit. De plus, grâce à l’effet de nouveauté et de surprise qu’apportait un flashmob à ses spectateurs, nous avions l’assurance d’un lancement réussi», explique Bouchra Benhayoun, Directrice marketing et communication du groupe Anouar Invest. Les jeunes ne sont pas les seules cibles des flashmob. Fromagerie Bel l’a bien prouvé grâce à l’opération qu’elle a effectuée au Morroco Mall pour la promotion de sa marque la Vache qui rit.
D’ailleurs, le plus important pour toutes ces marques n’est pas le flashmob en soi mais plutôt tout le buzz qu’il crée. «Sur la blogosphère et les réseaux sociaux, les internautes ont eux mêmes joué le rôle d’ambassadeurs pour notre marque, et avaient très vite fait circuler l’annonce du flash mob», explique la directrice marketing et communication du groupe Anouar Invest. La question qui se pose vraiment, quel retour doit on s’attendre d’un événement pareil ? «Déjà la presse écrite, audiovisuelle et électronique en parlent. D’autant plus, des vidéos amateurs ont été partagées le jour même de l’évènement, et ces vidéos ont déjà été visionnées plus de 100000 fois en quelques jours à peine», lâche le directeur communication de Coca-Cola. Pour ceux qui se posent la question comment ces flashs mob sont réellement organisés, la réponse est simple.
Toutes les marques ayant choisi cet outil innovant ont eu recours à des professionnels pour réussir leur coup médiatique. Des agences les ont accompagnés de bout en bout. Quoi qu’il n’y ait pas aujourd’hui d’agences spécialisées que dans le flash mob, les agences traditionnelles n’ont pas eu de mal à s’adapter à cette nouvelle tendance. Si aujourd’hui le flash mob est un véritable outil de communication, aucune des entreprises sondées n’a accepté de nous livrer le cout d’une telle opération. «C’est que le flash mob rentre dans le cadre d’un plan de communication plus large, qui comprend la communication digitale, les insertions publicitaires, les RP,…, rendant ainsi sa valorisation très difficile», explique une directrice générale d’une agence de communication. ■