Les impératifs de la relance [Par Jamal Berraoui]
Le débat autour du rapport de la commission Benmoussa sur le Nouveau modèle de développement est sain. Il ne faut pas en faire une question politicienne. Que ceux qui appellent à des ruptures le trouvent trop tiède, un peu livresque, fait partie de la démocratie, leurs arguments ne peuvent pas être balayés d’un revers de main.
Mais l’urgence, c’est cette sortie de crise. Le patronat marocain, comme tous les patronats du monde, met toujours en avant le climat des affaires comme l’Alpha et l’Omega de ce que devrait être l’action publique. L’urgence, c’est de sauver le maximum d’entreprises pour assurer une relance qui ne concerne que peu les grandes entreprises. Ce dont il s’agit, c’est de limiter la mortalité au sein des TPE, créatrices d’emplois et stabilisatrices de l’ordre social, même quand elles sont dans l’informel.
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Pour l’avenir, les revendications d’une administration avec des qualités de célérité, de lisibilité, sont totalement justifiées, celles sur une protection nationale le sont tout autant. Sur les questions fiscales, le débat est permis. Aider à la compétitivité des entreprises est un impératif économique. Mais, il faut que les patrons acceptent un impôt sur la fortune qui toucherait uniquement le capital dormant. Si on veut des services publics de qualité, outil principal de la justice sociale, il faut augmenter les ressources de l’Etat. C’est aussi simple que cela.
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Maintenant, il faut se consacrer sur l’essentiel qui est le sauvetage de la RAM, du secteur touristique, le soutien bancaire à ceux qui redémarrent et la sauvegarde de l’emploi. « A long terme, nous serons tous morts » disait Keynes. Le reste n’est que littérature.