Industrie

Les importations explosent

L’espace d’un semestre, les importations de produits pétroliers raffinés ont augmenté de 30%.

La Samir n’a pas d’autre choix que de développer au plus vite son réseau de distribution.

Au cours des six premiers mois de l’année, les importations de produits dérivés du pétrole, notamment le gasoil et le fuel-oil ont augmenté de 30% pour atteindre près de 24 milliards de dirhams. Alors qu’en 2012, toute l’année durant, ce ne sont que 37 milliards de dirhams qui ont été importés par le Maroc.
Evidemment, le principal perdant de ces importations c’est le raffineur Samir qui est ainsi concurrencé par les distributeurs qui bénéficient de la nouvelle situation qu’offre la suppression totale des droits de douane pour les produits en provenance de l’Union Européenne. En effet, le raffineur perd de plus en plus de parts de marché.
Cette forte pression des importations sur le marché de la Samir a fait reculer les ventes de l’unique raffineur. Les volumes qu’il a écoulés sur le marché ont baissé de 13% à 3,1 millions de dirhams durant les six premiers mois de l’année, par rapport à la même période de l’année dernière. Le chiffre d’affaires social du groupe a reculé, quant à lui, de quelque 18% pour se situer à 22,6 milliards de dirhams seulement.
Ces chiffres sont révélateurs d’une situation de guéguerre entre la Samir et ceux qui sont jusqu’ici ses principaux clients. Parce qu’en effet, les distributeurs s’approvisionnent prioritairement auprès de la Samir, même si les importations prennent de plus en plus de poids. Néanmoins, ces distributeurs qui se retrouvent au sein du Groupement des pétroliers du Maroc (GPM) se sont affranchis du monopole de la Samir. Ils profitent des opportunités qu’offre la variation des prix au niveau international. Certains distributeurs ont également fait le pari de se différencier de la concurrence à partir de produits importés. C’est le cas notamment des enseignes étrangères de stations services comme le Français Total, mais aussi le Britano-hollandais Shell. Quant au leader Afriquia, réseau du groupe Akwa, il n’est pas en reste. En effet, il est associé au Français Elf, à travers la société Elf Afriquia Lubrifiants Maroc.  


Pourtant, ce changement est doublement défavorable à la Samir. En effet, d’une part, il lui ôte une bonne partie de son marché historique. D’autre part, il arrive au moment où la Samir en avait le moins besoin. Le raffineur venait de finaliser un vaste programme d’investissement qui a engendré près de 12 milliards de dirhams d’endettement.  Et souvent la dette c’est comme du sable mouvant, plus on se débat pour s’en extirper plus on s’enfonce.
Aujourd’hui d’ailleurs, comme rien ne s’arrange pour la Samir, la dette a atteint le niveau astronomique de 19 milliards de dirhams.
Le raffineur n’a d’autre choix que de développer son propre réseau de distribution. C’est ce qu’il entend faire en commençant par une trentaine de stations services. Sauf que, autant de points de distribution c’est aussi un effort financier important que la Samir devra consentir. Il faut donc s’attendre dans un premier temps à une augmentation du niveau de la dette. Mais jusqu’où ira-t-elle ? 

 
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