Industrie

L’automobile et l’aéronautique principaux recruteurs en 2020

Les spécialistes du marché de l’emploi se veulent rassurants, du moins pour le moment. En tout cas, l’année 2020 semble commencer sur un rythme identique que 2019, qui a été satisfaisante, surtout pour les cabinets de recrutement. Comment le marché de l’emploi va-t-il évoluer durant cette année.

Challenge : Comment se porte le marché de l’emploi en ce début d’année 2020 ?

Imad Gourari : Un début d’année 2020 qui s’annonce prometteur pour le marché de l’emploi, et qui s’inscrit dans la continuité d’une année 2019 probante en ce qui concerne le recrutement des cadres et des cadres dirigeants au Maroc. De nombreuses entreprises nationales et internationales se restructurent et se réorganisent afin de s’adapter à un marché très concurrentiel, ce qui provoque naturellement un flux des compétences.

Les entreprises procèdent depuis quelques mois à l’élaboration et à l’exécution de nouvelles stratégies dont les impacts organisationnels et les nouveaux besoins en compétences commencent à être anticipés. Alors, quels seront les profils les plus demandés pour cette année ?

Dans l’ensemble des secteurs, nous constatons la mise en place de nouvelles stratégies dans la chaîne de valeurs des organisations. Ceci conduit les entreprises à anticiper des besoins en recrutement afin d’attirer de nouveaux talents. Les profils qui vont être fortement sollicités en 2020 sont dans un premier temps tous les métiers liés à la finance d’entreprises et aux métiers des ressources humaines afin d’accompagner la transformation. Les profils commerciaux continueront également à être fortement recherchés. En outre, l’industrie automobile et aéronautique seront des acteurs importants dans le recrutement en 2020, aussi bien pour les profils du marché local que pour la diaspora marocaine. Le développement de ces industriels et l’évolution de la complexité des produits fabriqués au Maroc continuent d’attirer des talents. Cela va permettre d’améliorer la productivité et de faire du Maroc un acteur compétitif sur l’échiquier mondial.  

Enfin, les métiers du digital et de l’IT connaissent une forte tension. Il faut savoir que ces profils sont ciblés par les entreprises opérant sur le marché européen. Les acteurs du marché national sont donc amenés à réfléchir à de nouveaux plans de rétention, tout en continuant à satisfaire leurs besoins croissants de recrutement et ainsi accompagner le développement de leurs projets. D’un point de vue sectoriel, les services, les compagnies d’assurances, les banques, l’industrie, l’énergie et l’agro-industrie auront le vent en poupe cette année. 

Outre Casablanca, quelles sont les villes qui vont animer le marché du recrutement ?

Casablanca reste en «pôle position» dans ce sens. Cependant, nous constatons depuis quelques années que d’autres villes aussi arrivent à tirer leur épingle du jeu avec une attractivité croissante. Il y a notamment un pôle automobile qui a émergé à Tanger et Kénitra. De son côté, Jorf Lasfar abrite l’industrie lourde. Agadir continue de créer des emplois en Agro-industrie. Tandis que la région de Marrakech reste très demandeuse de profils liés à l’écosystème touristique. Dans les provinces du Sud, on voit que des villes telles que Laâyoune se développent à un rythme important. 

En 2019, votre cabinet de recrutement Michael Page a publié sa première étude de rémunérations au Maroc. Quels étaient les secteurs les plus rémunérateurs et prometteurs du Royaume ?

Effectivement, nous avons publié l’année dernière cette étude établie sur un échantillon de plusieurs milliers de candidats rencontrés dans l’ensemble des secteurs, ce qui nous a permis de mieux cerner les tendances du marché. Les entreprises qui connaissent un très fort développement sont soumises à une compétition accrue dans le but d’attirer les meilleurs candidats. Nous avons constaté au travers de cette étude, que les rémunérations qui connaissent les meilleures progressions concernent les métiers commerciaux, ceux de la finance, de l’IT et du digital. Les métiers liés à la Recherche et Développement (R&D) connaissent également une forte croissance des rémunérations. Afin d’innover et d’améliorer la chaîne de valeur, les entreprises ont besoin de développer les métiers de la R&D localement. 

Quid de cette année?

D’après nos observations et nos relations continues avec les acteurs du marché, tout porte à croire que l’année 2020 tiendra ses promesses. Tout d’abord, la Commission spéciale sur le nouveau modèle de développement devrait remettre son rapport à SM le Roi Mohammed VI d’ici juin, impulsant un nouveau souffle à l’économie nationale et consolidant la confiance du marché. D’autre part, les travaux sur l’amélioration des délais de paiement conduiront à améliorer la compétitivité des entreprises opérant sur le marché marocain. Enfin, on constate une volonté de continuer à développer les entreprises au-delà des frontières marocaines, notamment en Afrique. Tous ces éléments contribuent à créer un meilleur environnement qui se fera le terreau de la croissance et in fine, dynamisera le marché de l’emploi des cadres et des cadres dirigeants au Maroc.

 
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