Les Medays diagnostiquent l’Afrique
Sur les grands enjeux internationaux le Sud a aussi son mot à dire. C’est la sixième fois que l’institut Amadeus leur donne la parole à Tanger. Cette année, l’Afrique est à l’honneur.
La sixième édition des Medays se tient du 13 jusqu’à 16 novembre à Tanger. Le forum du Sud, placé cette année sous le thème «Quelles émergences dans un monde instable ?», met l’accent, à travers ses thématiques, sur les défis auxquels sont confrontés les pays du Sud, en général, et l’Afrique en particulier. Energie, Economie, Développement durable, Instabilités politiques, les illustres invités de l’Institut Amadeus, organisateur de l’événement, vont faire le diagnostique de la situation et proposer des pistes de réflexion. Plus de 120 intervenants venus de plus de 80 pays, ont été conviés à cette sixième édition. La situation contrastée du continent africain, à la fois terre d’opportunités mais d’instabilités politiques va occuper une large partie des débats, notamment les investissements en Afrique. Les experts vont établir une ordonnance, secteur par secteur, aux hommes d’affaires désireux d’investir dans le marché africain. Pour Abdou Diop, en charge de l’offre «Services et Régulation» du cabinet Mazars Audit & Conseil, «aujourd’hui, les secteurs prioritaires pour les pays d’Afrique subsaharienne sont les BTP, l’énergie, les télécoms, les TIC, les services financiers, l’agriculture, l’agro-industrie, sans oublier le secteur minier ». Cet expert ajoute qu’il faut avoir une stratégie bien ficelée pour pouvoir réussir son investissement sur le marché africain.
Intégrer la dimension culturelle
« Il est important de bien cibler son marché, et avoir une véritable offre d’expertise exportable. Il est également question de privilégier un partenariat durable et à long terme et, dans la mesure du possible, disposer d’une implantation porteuse de valeur ajoutée locale. Le choix du partenaire local est aussi très important dans le processus. Par ailleurs, pour la durabilité, il faut éviter de baser sa stratégie sur des passe-droits», analyse Abdou Diop, avant d’ajouter que l’approche culturelle doit être prise en compte pour une stratégie efficace. «Il est essentiel d’intégrer la dimension culturelle dans tout le processus. Il faut garder à l’esprit que l’Afrique subsaharienne n’est pas un seul pays mais une cinquantaine de pays avec chacun ses spécificités. Le management doit s’adapter à ses contingences en l’intégrant et en utilisant cette dimension pour créer de la synergie. Les entreprises marocaines ont tendance à négliger cet aspect culturel et nous avons des exemples d’échecs retentissant qui, à la base, ont été causés par l’incapacité à gérer le côté culturel», explique l’expert. Il va plus loin en affirmant qu’il y a «tout un océan de spécificités qu’il faut intégrer dans une démarche d’internationalisation». Pour l’Institut Amadeus, l’idée, cette année, est d’aborder les thématiques liées au continent africain, via un triptyque Sécurité/Gouvernance/Économie dans le sens où « toute croissance économique durable n’est possible que si elle est inclusive, c’est-à-dire la résultante d’une répartition des richesses dictée par la bonne gouvernance et bien évidemment au sein d’un environnement économique stable régi par des institutions ».