Les MRE du Golfe à l’offensive
Au moment où les transferts des MRE sont toujours sur une tendance baissière, les Marocains résidant dans les pays du Golfe, contrairement à leurs compatriotes du continent européen, sauvent la mise. Qui sont ces MRE du Golfe ?
Les envois de fonds effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) poursuivent leur tendance baissière. Ils ont enregistré à fin avril 2019 une baisse de 619 millions de DH ou -2,9%. Et dans cette phase de recul entamée depuis l’année dernière, les transferts des MRE en provenance des pays du Golfe, eux, explosent. Ceux-ci ont atteint 11,6 milliards de dirhams en 2018, selon les chiffres de l’Office des changes, soit 17,8% de la totalité des fonds transférés par les Marocains de la diaspora durant l’année passée. Pourtant, les MRE d’Europe ont toujours ravi la vedette à leurs homologues des pays du Golfe. Qui sont ces MRE méconnus? Quelles activités mènent-ils ?
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Selon le ministère des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la Migration, ils sont employés, par ordre d’importance, dans les services de l’hôtellerie (que ce soit l’animation nocturne «art et musique» ou le management et les emplois subalternes), du commerce et de l’administration (police, sécurité…) ou encore dans la coiffure et l’esthétique. Les femmes, plus précisément, sont en majorité nurses ou domestiques mais aussi couturières, décoratrices et hôtesses de l’air. En dehors des services, les emplois qu’exercent les Marocains dans ces pays concernent les secteurs de l’agriculture, la mécanique, l’électricité et l’électronique.
Les principaux transferts des MRE des pays du Golfe proviennent des Marocains installés en Arabie Saoudite. Les envois de ces derniers ont plus que quadruplé, passant de 1 milliard de DH en 2007 à 4,5 milliards en 2018. Du coup, cette destination s’affiche comme le quatrième pays émetteur au classement global, derrière la France, l’Espagne et l’Italie. Il y a aussi ceux des Emirats Arabes Unis. Concernant ce pays, les transferts des MRE sont passés de 1,5 milliard de DH à 4,2 milliards. Le Qatar et le Koweït ne sont pas en reste. Ils montent même en puissance, passant de moins de 200 millions de DH, pour chacun des pays en 2007 à plus de 1 milliard de DH en 2018. Ces transferts, principalement destinés aux familles, permettent aujourd’hui notamment d’équilibrer la réserve de devises du Royaume.
C’est dire que si les MRE des pays du Golfe n’avaient pas pris le relais, l’effondrement des transferts depuis les pays d’Europe aurait pu peser lourd sur les recettes en devises du Maroc. Ces pays d’accueil sont les destinations traditionnelles qui génèrent le plus gros des recettes : Espagne (-34% en 11 ans), Italie (-10%), Pays-Bas (-9,6%), Royaume-Uni (-20,9%). La France, premier contributeur aux recettes MRE, a pu limiter sa baisse à 1,4% depuis 2007. Plusieurs facteurs liés à la crise internationale peuvent expliquer cette situation tels que les pertes d’emplois, les conditions de travail difficiles, dégradation du pouvoir d’achat…