Les normes arrivent !
Logistique. La mise à niveau du secteur de la logistique est en marche. Afin de combler le vide qui existe en termes de règlementation, une commission a été mise en place pour élaborer des normes spécifiques marocaines à même d’accompagner le développement du secteur.
par Roland Amoussou
La Commission chargée de la normalisation du secteur de la logistique, mise en place en début d’année, a démarré ses travaux courant mai dernier. Elle a la charge de mettre en place des normes spécifiques pour réglementer les opérations logistiques sur le plan national. Pour la profession, c’est une nécessité pour ce secteur qui représente une part non négligeable du tissu économique du Maroc. « La mise en place de ces normes permet d’offrir une garantie aux donneurs d’ordre et investisseurs internationaux », explique Ali Berrada, président du Salon Logismed, qui rassemble chaque année les grands acteurs nationaux et internationaux de la logistique à Casablanca. « Ces référentiels sont en cours d’élaboration et il est certain que leur application se fera au fur et à mesure. Les opérateurs doivent comprendre que ces normes sont un facteur de compétitivité », ajoute-t-il. Même son de cloche de la part de Luis Folch, directeur général pays de Rhenus Logistics Maroc, qui estime aussi que la mise en place de ces normes spécifiques tombe à point nommé. « Nous avons besoin d’une réglementation professionnelle qui garantira les standards minimums de capacités professionnelles, et servira de caution et de garantie professionnelles, de respect de l´environnement de tout ce qui participe à la chaine logistique. Cette réglementation facilitera un climat de confiance », soutient-il.
La formation, l’autre défi
Il faut dire que le vide qui existe actuellement en matière de réglementation dans le secteur, au moment même où le Maroc affiche ses ambitions, ne participe guère à l’éclosion du secteur. Comme l’explique Ali Berrada, non seulement l’informel prend une place non négligeable dans le secteur, mais aujourd’hui, l’enjeu est d’aider les entreprises structurées de sorte à leur permettre d’avoir une prestation uniforme, même au niveau des tarifs. « On est parti de presque rien et aujourd’hui, nous avons un secteur de la logistique à part entière, qui a besoin d’avoir ses propres règles et techniques. C’est comme les normes de sécurité et d’hygiène au niveau de la sécurité alimentaire que les opérateurs doivent respecter», fait-il remarquer, ajoutant qu’il est important de sensibiliser les opérateurs sur les normes qui seront mises en place. Cependant, il y a encore un autre défi de taille que le secteur doit aussi affronter: la formation. Aujourd’hui, même s’il y a une pléthore d’écoles de formation en ingénierie logistique, produisant des cadres bien formés, les opérateurs déplorent une certaine inadéquation entre les profils existant sur le marché et les besoins du secteur. En effet, les entreprises ont le plus besoin, aujourd’hui, de profils spécialisés, à même de remplir des tâches bien spécifiques. « Les formations qui sont sur le marché sont très généralistes. Nous aimerions qu’elles soient plus précises et plus spécifiques par rapport aux types de métiers, parce que la logistique touche à plusieurs secteurs comme l’automobile, l’aéronautique et bien d’autres. Il y a des jeunes aujourd’hui qui sont bien formés, mais malheureusement leurs profils ne sont pas forcément adaptables aux besoins de l’entreprise », souligne Olivier Antoniotti, directeur général de la filiale du groupe M&M (Militzer & Münch) au Maroc.