Les chroniques de Jamal Berraoui

Maroc. Les pluies de l’espoir

Le Maroc a connu une séquence pluvieuse qui n’a causé ni dégâts matériels, ni bienheureusement de dégâts humains.

Nous avons des bénéfices chiffrés au niveau du remplissage des barrages, mais aussi certainement au niveau des puits. Le plus important c’est que nos agriculteurs, petits et grands, reprennent espoir ; ceux qui n’avaient pas cultivé leurs terres, s’y attaquent. Mais il ne faut pas se bercer d’illusions.

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C’est bien d’avoir enfin un peu d’eau pour boire, abreuver les bêtes. Mais pour l’agriculture, il faut les pluies d’hiver, mais aussi celles de mars. Il y a 5 ans, nous avons eu une pluviométrie très favorable jusqu’en janvier, puis plus rien. Nos agriculteurs ont eu un rendement minable. Il faut donc prier pour une saison de pluies pleine. Prier parce que nous n’avons aucun autre moyen d’influer sur le ciel. Les hélicoptères qui fracturent  les brumes, c’était une lubie.

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Par contre, gérer la rareté de l’eau c’est possible. Généraliser le goutte à goutte et d’autres formes de rationalisation, lutter contre l’envasement des barrages par un meilleur entretien, mais aussi par le reboisement aux alentours et surtout contrôler l’usage des eaux par l’industrie et enfin, lutter contre la pollution des eaux de manière efficace. Tout cela n’a de sens que s’il s’inscrit dans un projet global vers la population des campagnes. Lutter contre le morcellement des terres n’a de sens que si les services publics sont au rendez-vous.

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Si l’on veut que nos paysans s’attachent à leurs terres, il faut qu’ils puissent en vivre, mais que l’école, l’hôpital, les transports soient à proximité. Sinon, l’espoir suscité par les pluies sera de courte durée.

 
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