Les Présidents de région auront des salaires de Ministres pour un travail intermittent
La Facture de la régionalisation avancée risque d’être salée, très salée. Les nouvelles élites régionales vont coûter très cher aux contribuables, alors que la contrepartie n’est pas à la hauteur de l’effort financier consenti. En effet, le décret sur l’indemnité des Présidents des collectivités territoriales vient d’être discuté au dernier Conseil de Gouvernement. A la surprise générale, l’équipe du Chef du Gouvernement a fortement défendu les choix financiers proposés par le projet de Décret le considérant comme une contribution significative à la concrétisation. Parmi les dispositions qui risquent de faire couler beaucoup d’encre, il convient de citer celles se rapportant aux indemnités du Président de région et des membres de son bureau. Sur ce plan, le Chef du Gouvernement s’est montré très généreux. Avec 55.000 dh par mois le Président de région a été pratiquement aligné sur les émoluments des Ministres. A cela s’ajoute les indemnités de déplacement (350 dh/jour) et les frais de mission à l’étranger (2.500dh/jour). Quant aux vices présidents, ils toucheront une indemnité forfaitaire de 15.000 Dh. Lors d’un point de presse organisé à l’issue du Conseil, le Porte-parole du Gouvernement a justifié ce montant élevé par l’ampleur des responsabilités qui sont dévolues par la loi organique aux présidents des régions. Reste que l’argumentaire du Gouvernement n’est pas très convainquant. Il est difficile d’admettre une indemnité de 55.000 pour récompenser un travail intermittent. Certains présidents, comme Ilyas El Omari ont eu le courage de reconnaitre qu’ils ne consacrent à la région que le tiers de leur temps. Par ailleurs, les compétences dévolues aux Présidents de régions ne sont pas liées à la gestion mais plutôt à la planification du développement économique et social. Ils ne sont pas des gestionnaires, mais plutôt des planificateurs. Dans tous les cas, ils n’ont pas la même charge de travail que les Ministres et les Walis. Ce décret va certainement déchaîner une tempête contre le Gouvernement pour cet élan de générosité un peu déplacé par temps d’austérité budgétaire.