Les projets de lois du journalisme et de la presse : la copie du ministre est prête
Les lois qui vont encadrer le travail des journalistes et de la presse en général sont arrivées au stade du projet de loi. Pour plus de précision, le processus de législation est très long dans notre pays. Au-delà de la bonne volonté d’un ministre pour mettre en pratique une démarche participative en matière de production des normes qui doivent encadrer un des champs qui sont sous sa responsabilité, l’essentiel est dans le projet qui va faire le tour des instances qui ont le pouvoir d’intervenir dans l’acte de légiférer. Dans le domaine de la presse, le ministre El Khalfi a aux yeux de beaucoup de représentants de la profession, fait beaucoup d’efforts pour que le texte réponde à la majorité des attentes des acteurs de la scène médiatique dans ses différents compartiments. Les dangers liés aux dérapages et au pouvoir discrétionnaire ne peuvent être maitrisés par aucun faiseur de lois. Les projets de loi 88-13 et 73-15 sont désormais entre les mains de ceux qui veulent bien les scruter et les évaluer avant qu’ils ne franchissent les portes de notre parlement.
Le projet du code de la presse est soucieux de toutes les dispositions de la constitution de 2011, des doléances exprimées dans le livre blanc au sujet de l’information et la société, du plan national relatif aux droits de l’homme et à la démocratie et des engagements internationaux du Maroc. L’espace de l’expression audiovisuelle et de la presse écrite a connu depuis 1958 une série de modifications juridiques. Les évolutions institutionnelles enregistrées par notre pays depuis 2011 ont rendu impérieuse une réforme du code de la presse et une réelle adaptation des dispositions du code pénal marocain pour préserver la liberté des professionnels de la presse et pour accompagner l’apparition de nouveaux supports et encadrer leur évolution.
Les deux projets portés par le gouvernement constituent une avancée dans le domaine de la réglementation de la presse et des professions qui s’y rattachent. C’est maintenant que travail va commencer. Les dépositaires du pouvoir de légiférer doivent écouter les professionnels de la presse et les représentants du paysage médiatique. Aucune loi ne peut répondre à toutes les attentes, mais l’essentiel est de garantir la liberté d’expression, le droit d’accès à l’information et surtout d’une réelle responsabilisation des journalistes appuyée par une préservation de leurs droits. C’est une page qui est en train d’être écrite pour que la construction de la démocratie ne soit pas amputée d’une de ses composantes principales à savoir le journalisme libre et « autant que se peut » indépendant.