Les startups marocaines voient le bout du tunnel
Les dernières Assises de l’APEBI ont été un évènement marquant qu’on pourrait définir de tournant historique pour les startups marocaines. Car, non seulement ce sont les premières Assises du genre, uniquement dédiées aux startups, mais ces Assises ont permis la mise en œuvre des premiers travaux de la feuille de route qui mènera, à terme, au « startup Act » qui donnera au Maroc un arsenal juridique et économique permettant à ces jeunes entreprises de devenir de véritables acteurs de l’économie.
Un chiffre est très parlant quand il s’agit des startups au Maroc : 4 millions de dollars de financement, contre 1 milliard pour toute l’Afrique. Ce chiffre est alarmant, d’autant plus, que nous sommes à une ère où l’innovation est au cœur de tous les changements économiques à venir. Au-delà du financement, la rigidité administrative est un frein conséquent pour de jeunes entrepreneurs qui, au début de leur projet ont surtout besoin de peaufiner leurs idées. L’autre problème reste l’accès aux marchés.
Les grandes entreprises où les institutions publiques mettent des barrières à l’entrée infranchissable pour bon nombre de startups. Au-delà des contraintes pratiques, une contrainte psychologique subsiste : l’aversion au risque. Le mindset des jeunes marocains penche plus vers la sécurité du salariat, ou de l’entrepreneuriat à faible risque, que vers la concrétisation d’une idée innovante qui pourrait ne pas marcher.
Cependant le ciel n’est pas aussi gris qu’il ne parait, d’abord parce que malgré toutes ces contraintes les jeunes marocains se lancent dans l’aventure entrepreneuriale, et souvent bien accompagnés. Depuis 2011 le Maroc a vu l’éclosion de plusieurs structures d’accompagnement, ces structures permettent aux startups de profiter de l’accélération de leurs projets, de participer à des événements de networking, et de profiter de conseils d’experts. Il y a aussi une vision politique avec l’avènement du plan Maroc Digital qui permettra à l’horizon 2020 de réduire la fracture numérique en facilitant la réalisation de 50% des démarches administratives, et en connectant 20% des PME. En termes d’accompagnement, le fonds Innov Invest lancé par la CCG permettra le financement de 300 startups par an à hauteur de 1 milliard de dirhams.
C’est justement dans cette optique, que le « startup Act » se développe, afin de permettre au Maroc d’accompagner ses jeunes entrepreneurs vers le succès que leurs idées permettent. En espérant que ces effets d’annonce se concrétisent, pour que l’innovation soit au cœur de notre développement.