L’Etat devrait emprunter jusqu’à 24 Mrds de DH en devises
Le Trésor vient d’emprunter 750 millions de dollars, dans des conditions encore plus avantageuses qu’en décembre.
C’est une source proche du ministère des Finances qui l’affirme. «L’Etat devrait emprunter quelque 23,6 milliards de dirhams sur les marchés financiers internationaux», avant d’ajouter que ce n’est d’ailleurs un secret pour personne, puisque «c’est dans le cadre des prévisions de la Loi de Finances 2013».
Après les 750 millions de dollars, soit près de 6,2 milliards de dirhams, que vient d’emprunter le Trésor public, il faut s’attendre à d’autres sorties. C’est avec le recours au marché domestique, l’un des deux leviers dont dispose l’argentier du pays pour financer l’important déficit budgétaire. Les conditions d’un tel endettement dépendent notamment du rating du Maroc par les organismes de notations, tels Standard&Poor’s, Moody’s ou Fitch. Il est étonnant que le fait d’avoir mis sous surveillance le Royaume, n’ait pas influencé négativement les taux d’emprunt de l’Etat. C’est dire que les marchés écoutent de moins en moins ces organismes.
D’ailleurs, Nizar Baraka, ministre de l’Economie et des finances, s’en félicite. Le lancement par le Maroc d’un récent emprunt obligataire de 750 millions de dollars sur le marché international «confirme la confiance accordée au Royaume», explique-t-il, puisque le taux d’intérêt des obligations a connu une baisse significative. En effet, le Maroc bénéficie de 55 points de moins que lors de sa précédente sortie pour la durée de 10 ans et 52,5 points de moins pour la durée de 30 ans. C’est dire que cet emprunt a pu être réalisé à des conditions très avantageuses, soit au taux de 5,56% pour les obligations de 30 ans et à 4,21% pour celles de 10 ans.
A côté de ces sorties sur les marchés internationaux, la dette bilatérale ou multilatérale entre le Royaume et ses principaux partenaires est de plus en plus utilisée. La Banque Mondiale est l’un des partenaires privilégiés dans ce sens. Cette semaine, un nouveau concours de 100 millions de dollars a bénéficié aux caisses de l’Argentier du Royaume. Il s’agit du deuxième prêt accordé pour l’éducation, après celui de 2010 et qui risque bien de ne pas être le dernier.
«Ces sorties permettent d’atténuer la pression haussière sur les taux d’emprunt de la dette domestique», explique-t-on chez BMCE Capital. Et d’ajouter que ces opérations devraient avoir de multiples retombées à court et moyen termes. Puisque la liquidité s’en trouve améliorée et les rendements obligataires à CT se détendent. C’est justement ce qui explique que les taux devraient baisser dans les prochaines semaines, toujours selon les analystes de BMCE capital.
D’ailleurs, c’est l’un des objectifs que poursuit le ministère des Finances qui veut tout faire pour éviter l’effet d’éviction des agents économiques sur le marché monétaire par le Trésor, si ce dernier choisit uniquement le marché domestique. Mais, il y a aussi des raisons financières à cela, puisque, même s’il faut tenir compte du risque de change, les taux sont aujourd’hui assez favorables sur le marché international. Le Maroc a pu se financer à 3,3% contre 4,4% sur le marché interne.
Les entreprises également devraient s’y mettre de plus en plus. Après les ouvertures du capital de la Banque Centrale Populaire l’année dernière, la cession d’une bonne tranche des participations de la SNI dans Lesieur, Cosumar et la Centrale Laitière, d’autres opérations pourraient suivre. Pour le moment, c’est la BMCE Bank qui donne le ton en empruntant un montant de 500 millions de dollars.