L’été sera-t-il porteur de bons deals ?
Jusque-là, 2019 ne s’est pas encore montrée très faste au secteur immobilier selon de nombreux professionnels. Certains opérateurs ne tablent désormais plus que sur la période estivale, marquée par un afflux massif des MRE, pour voir leurs chiffres d’affaires s’améliorer avant la fin de l’exercice.
L’été est l’une des périodes de l’année les plus fastes pour le secteur immobilier. Avec l’afflux des MRE qui reviennent en vacances au pays, les opérateurs se frottent les mains et espèrent concrétiser plusieurs transactions. Villas, appartements Haut ou Moyen standing…rien n’est laissé au hasard pour séduire cette cible privilégiée. Cette année encore, les préparatifs pour aborder cette période vont bon train. Chaque opérateur peaufine déjà les derniers détails de sa stratégie marketing. « Même si le secteur traverse une crise actuellement, il n’en demeure pas moins que l’été reste une période essentielle pour conclure de bonnes affaires avec notamment les MRE », confirme un professionnel.
Alors, quelles sont les tendances 2019 et quelles sont les villes les plus attractives aux yeux des MRE ? Pour répondre à cette question, Ghali Chraibi, directeur général de CAFPI Maroc, spécialiste du courtage en crédit immobilier, tient d’abord à souligner que Rabat a ravi la place de Casablanca dans le classement des villes les plus chères du Maroc. « A Rabat, les transactions ont diminué de 11,9%, recouvrant des replis des ventes de 14,8% pour le résidentiel et de 22,5% pour les terrains ainsi qu’une hausse de 28,6% pour les biens à usage professionnel. A Casablanca, les ventes ont baissé de 6,5% traduisant essentiellement des diminutions de 7,8% pour les biens résidentiels et de 3% pour les actifs à usage professionnel. Vu la rareté et la cherté du foncier, bon nombre de promoteurs et d’acquéreurs s’orientent vers la périphérie des grandes villes, où le zoning reste favorable pour une mixité de l’offre ( habitat économique à forte condensation, villas finies et semi-finies en moyen et très haut standing)», analyse-t-il.
Hémorragie
Il estime également que cette tendance baissière devrait se confirmer cet été, notamment parce que la contribution au marché de l’immobilier du balnéaire, qui intéresse souvent les MRE, n’est plus ce qu’elle était il y a encore quelques années. Ce repli est également confirmé par les statistiques officielles de Bank Al-Maghrib dans l’indice des prix des actifs immobiliers pour les trois premiers mois de 2019. «En glissement trimestriel, l’indice des prix des actifs immobiliers a reculé de 0,7%, recouvrant des replis de 1,1% pour les prix du résidentiel et de 0,4% pour ceux du foncier ainsi qu’une hausse de 0,9% pour ceux des biens à usage professionnel. Concernant le volume des transactions, il a enregistré une diminution de 12,7% traduisant des baisses de l’ensemble des catégories, avec des taux de 13,4% pour les biens résidentiels, de 12,2% pour les terrains et de 8,5% pour les actifs à usage professionnel », fait remarquer la Banque centrale dans son enquête.
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Bank Al-Maghrib souligne aussi que les prix, en glissement annuel, ont connu un repli de 0,2%, reflétant des baisses de 0,3% pour le résidentiel et de 0,5% pour le professionnel, et que les prix des terrains se sont appréciés de 0,3%. On note aussi que le nombre des transactions a progressé de 1,1%, avec un accroissement de 4,5% pour le résidentiel. Pour Ghali Chraibi, c’est le balnéaire qui serait à même de remonter le moral aux opérateurs. «L’offre balnéaire de Dar Bouazza, Tamaris jusqu’à Sidi Rahal est une offre de premier choix où le zoning, comme cité préalablement, est favorable, et les prix sont de plus en plus accessibles. De même, l’offre forêt, exactement de la forêt de Bouskoura à Victoria City est considérée comme une offre secondaire permettant un accès au logement à des prix qui sont favorables, et où la mixité est parfaitement présente entre l’économique, le moyen et le haut standing, et les équipements de proximité sont de plus en plus présents (école, mission étrangère, clinique privée…) », précise-t-il. Le financement demeure également un autre aspect très sérieux de la question.
« Aujourd’hui, les taux sont historiquement bas. Et les établissements bancaires devraient poursuivre leur politique de soutien au marché de l’immobilier, ce qui constitue une bonne nouvelle pour l’acquéreur. Mais, malgré la baisse des taux, les banques sont regardantes de plus en plus sur la qualité, la solvabilité et la pérennité financière des acquéreurs, ce qui se traduit donc par la rareté des profils bancables et solvables. D’où le recourt de plus en plus par les acquéreurs au service d’acteurs comme CAFPI Maroc, premier courtier en crédit immobilier au Maroc, qui va chercher les meilleures solutions de financements pour les clients au moment où ils en ont besoin », conclut le DG de CAFPI Maroc.