L’idéal islamique marocain débattu à Pretoria
L’ambassadeur du Maroc en Afrique du Sud, Youssef Amrani, a mis en exergue samedi à Pretoria l’objectif ultime de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains, celui de partager l’idéal islamique marocain et d’aider à trouver un terrain commun dans la perspective d’un islam africain uni.
Intervenant en « guest speaker » d’un webinaire organisé à l’occasion des festivités de l’Aïd Al-Mawlid Annabawi par la Fondation sous le thème « Personnages soufis en Afrique du Sud, Cheikh Seraj Hendricks : L’histoire d’une famille savante », Youssef Amrani a affirmé que l’initiative de cette conférence démontre l’intérêt que porte la branche sud-africaine de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains pour son environnement islamique et non islamique et ce, conformément aux principes et objectifs pour lesquels elle a été créée. Fief d’un rayonnement soufi d’exception, le Maroc, sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI, commandeur des croyants, conjugue depuis des millénaires et dans la plus parfaite des synergies, la dimension morale et spirituelle autour d’un seul et même pilier identitaire, affirme-t-il. Et d’expliquer que dans l’ensemble de ses versants, la voie marocaine d’une spiritualité apaisée n’a eu de cesse de se dessiner dans l’ouverture, la compassion et le partage, soulignant qu’aujourd’hui encore plus qu’hier, le respect des valeurs d’un Islam de solidarité et de tolérance participe à l’édifice tant nécessaire d’une unité fraternelle qui ne connaît ni frontière ni nationalité.
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Evoquant la bataille que l’humanité mène contre la pandémie Covid-19, le diplomate marocain a tenu à souligner que SM le Roi Mohammed VI, convaincu en cela des nobles valeurs éthiques de l’islam de compassion (rahma), de partage et de solidarité, a ordonné l’envoi d’une aide médicale pour aider plus de 20 pays africains dans leurs efforts souverains pour lutter contre le coronavirus. Il s’est longuement attardé sur les fondamentaux marocains basés sur des constantes. Il s’agit, a-t-il dit, de l’école de pensée Malékite, de la loi islamique (Achaaria) et du soufisme sunnite (d’Al Junaid), précisant que les trois constantes partagent la compréhension, la modération et l’unité absolue. L’ambassadeur a à cette occasion dépeint les particularismes d’un héritage religieux marocain qui allie dans sa synthèse non seulement l’attachement à une croyance et a des préceptes mais également les convictions altruistes et les valeurs humanistes d’un soufisme d’excellence. Il estime à ce propos que le soufisme a joué un rôle très important à la fois religieusement et politiquement dans la préservation de l’islam modéré au Maroc, à la faveur de son ouverture aux autres, sa tolérance, sa flexibilité et sa modération.
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Relevant que les Zaouias ont eu des rôles politiques tout au long de l’histoire marocaine, que ce soit dans le renforcement de l’unité nationale ou dans la mobilisation et la défense des frontières nationales, Youssef Amrani a dépeint les particularismes d’un héritage religieux marocain qui allie dans sa synthèse non seulement l’attachement à une croyance et à des préceptes, mais également les convictions altruistes et les valeurs humanistes d’un soufisme d’excellence. « Des côtes atlantiques et méditerranéennes jusqu’au Sahara, le Royaume est parsemé d’un large éventail de sites saints et sacrés, appelés +Awliyaa Allah+ », fait-il constater. Et d’expliquer que ce sont les lieux où ont été enterrés les saints marocains d’origine soufie et islamique, des sites qui font partie des lieux saints et qui ont fait partie du pèlerinage spirituel de ceux qui visitent le Maroc depuis des siècles du monde entier, en particulier de l’Afrique de l’Ouest.