L’impact positif du Covid-19 sur l’environnement naturel
Nous avons pris l’habitude de voir le Covid-19 comme un pire ennemi. Ali Benryane, Directeur associé à SDI Global Consult, ancien coordonnateur au PNUD, dès les premiers mois de la pandémie mondiale, a su révéler la dimension positive de ce virus qui devrait être perçu comme un ultime signal d’alarme quant à l’urgence de revoir radicalement les modes de production et de consommation des humains.
En effet, la pandémie a eu directement de nombreux impacts négatifs sur la santé humaine et sur la plupart des activités économiques, en termes de pertes d’emplois et de problèmes sociaux. Néanmoins, le Covid-19 a aussi eu des « rayons de soleil et d’espoir » qui méritent d’être perçus comme un signal fort quant à l’urgence de changer nos modes de vie actuellement basés sur des activités souvent polluantes et destructrices de l’environnement naturel.
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Ainsi, le confinement, et donc la réduction des déplacements terrestres, maritimes et aériens, l’arrêt ou baisse d’activités polluantes ont permis une baisse importante des gaz à effet de serre. C’est surtout le cas des régions les plus industrialisées où la production d’oxyde de carbone est très élevée. Ce serait ainsi la plus grande expérience vécue par l’humanité, à l’échelle mondiale. Les données satellitaires ont démontré une forte baisse des gaz polluants, comme le dioxyde de carbone, produit principalement par les véhicules et les centrales industrielles basées sur l’énergie fossile. A Wuhan qui a connu le premier confinement de 11 millions d’habitants, l’impact a été vérifié sur la santé de la population dont beaucoup de personnes souffrent d’asthme. 10 à 30% des gaz à effet de serre ont été réduits.
Les eaux de Venise, en Italie, sont subitement devenues plus propres, permettant une résurrection de poissons longtemps disparus. Les résultats ont été immédiats. A cause de cette pandémie, il est possible d’atteindre rapidement les objectifs de l’Accord de Paris. Mais le Covid-19 est un « accident » ou une contrainte et non pas un acte humain volontaire. La réalité de la pandémie est pleine de leçons. Elle nous a appris à quel point l’empiétement de l’humain sur la nature est devenu une menace même pour l’existence humaine sur Terre. L’activité humaine a changé plus de 70% de la surface de la Terre. Les rapports humains avec la nature sont appelés à être transformés, pour sauvegarder la nature dans sa biodiversité. Les changements urgents sont d’ordre systémique. Les plans de relance post-Covid-19 devraient introduire cette urgence en transformant les modes de production et de consommation.
La crise actuelle devrait être saisie comme une opportunité réelle en vue de procéder à des changements radicaux, en investissant massivement dans les énergies renouvelables, dans la « croissance verte et inclusive ». Pour Ali Benryane, santé humaine et santé de la planète sont inséparables. Les deux peuvent et doivent prospérer ensemble.
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