L’information victime du Covid
La pandémie prend toutes les lumières. Entre les succès et le retard de la vaccination, les ravages des variants, les différences des mesures sanitaires, les médias sont emprisonnés dans un sujet, très fluctuant et qui ne répond qu’à l’angoisse sanitaire prégnante en Occident.
Pourtant, il y a d’autres nouvelles, tout aussi importantes pour l’ordre international. La guerre du Yémen, avec la crise sanitaire qu’elle provoque, est un vrai sujet. L’offre de paix de l’Arabie Saoudite est une reconnaissance de la défaite. Ils avaient promis d’éliminer les Houtis en six mois, ils veulent une paix après sept ans de guerre. En Syrie, l’espoir d’une paix civile est une illusion et les participants étrangers à cette guerre se foutent allègrement de la situation humanitaire.
On peut continuer avec la Libye, la Birmanie, de ce que l’on a appelé l’ordre mondial, celui d’équilibres fragiles, explose. Nous sommes déjà dans le conflit autour du Nil, qui sera armé dans quelques mois, mais le Jourdain est déjà en ébullition. La guerre de l’eau n’est plus virtuelle. Le Covid a aussi accentué les inégalités entre les Etats, les peuples, les classes sociales. La vaccination prouve que les instances internationales ne représentent pas le genre humain. Parce qu’ils ont le nez dans le guidon, parce qu’au nom de la proximité et donc des sujets qui intéressent leur auditoire, les médias oublient d’être les lanceurs d’alerte. Au-delà du Covid, le monde aura à affronter des régions d’instabilité qui renforceront le terrorisme. Ce déni est criminel.