L’intégration des TIC toujours «incomplète» pour les entreprises marocaines (HCP)
Le HCP, à la suite de deux enquêtes auprès d’environ 5 000 entreprises, évoque une «orientation plus favorable vers la numérisation» de certains secteurs à la lumière de la pandémie du Covid-19 malgré une intégration toujours «incomplète» des nouvelles technologies de l’information par les entreprises marocaines.
Le Haut-commissariat au plan (HCP) a publié, cette semaine, une note sur la situation de l’intégration des technologies de l’information et de la communication (TIC) au niveau des entreprises marocaines. A la suite de deux enquêtes réalisées par le HCP en 2019 (2 101 entreprises) et en décembre 2020 (3 600 entreprises), la note pointe une intégration «incomplète» des TIC et encore tardive pour les entreprises marocaines. La note révèle que malgré un accès quasi-général à internet, l’intégration des nouvelles technologies de l’information «n’est pas encore complète au niveau des entreprises». «Elle a été jugée élevée dans la gestion des activités pour 36% des entreprises en 2019, mais encore modeste dans leurs échanges», constate le haut-commissariat.
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Plus de la moitié des entreprises ont jugé faible l’intégration des TIC dans la gestion des ressources humaines, dans leurs échanges avec les administrations publiques, avec les fournisseurs et avec les clients. Il s’agit, en effet, d’entreprises «principalement jeunes avec un âge de création ne dépassant pas 10 ans». En revanche, les entreprises âgées de plus de 20 ans ont déclaré une intégration plus élevée des TIC dans la gestion de leurs échanges avec les fournisseurs, les clients et les administrations publiques comparativement aux opérations de gestion de ressources humaines ou au développement commercial.
Le recours des entreprises aux services externes d’informatique a été également moins fréquent. En effet, «seules 20% des entreprises ont utilisé ce genre de services pour le stockage de leurs informations en 2019, alors que l’hébergement de leurs bases de données n’a été opéré qu’au niveau de 18% d’entre elles», ajoute le HCP.
Ce retard de numérisation semble plus présent chez les PME que les TPE. La note révèle que 6 entreprises sur 7 n’ont pas effectué de recrutements en matière TIC, alors que près de 7 entreprises sur 10 n’ont pas créé une page web. «Ce retard de numérisation était encore plus important au niveau des entreprises de taille moyenne ou petite qui constituent 93% de l’ensemble des entreprises au Maroc. Plus de 3 TPME sur 5 ne disposaient ni d’un site web ni d’une page sur les réseaux sociaux», affirme la même source.
«L’usage du site web pour le développement commercial des entreprises a été également limité : 4 entreprises sur 7 parmi les entreprises qui disposaient d’une page web n’ont pas effectué des commandes ou des paiements en ligne à partir de leur page web. Elles étaient également moins nombreuses à produire un contenu descriptif dans leur site web, spécifique à leurs clients réguliers, ou à leurs besoins en emplois.»
La note annonce que «l’usage des TIC s’est intensifié depuis l’enclenchement de la crise Covid-19 en 2020», cependant «les motivations d’investissement en TIC en période de post-crise et les stratégies de transformation numérique sont encore très différentiées suivant les branches d’activité», pour les entreprises privées. En effet, «les anticipations des entreprises industrielles pour les investissements destinés à la modernisation du matériel informatique et à la digitalisation des services internes ou externes ne dépassaient pas 3% et 4% respectivement, en moyenne, du total d’investissement prévu en 2021». En revanche, «seules les industries électriques et électroniques (…) prévoyaient de renforcer leur développement numérique anticipant d’y consacrer 21% en moyenne en 2021».
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La note évoque une «orientation plus favorable vers la numérisation pour les services», rappelant que les entreprises qui opèrent dans les services (hors transport et entreposage) ont prévu d’augmenter les parts d’investissement destinées à l’innovation et à la transformation numérique, pour atteindre 40%, en moyenne, en 2021.