Loi de finances 2018 : des mesures chocs pour relancer l’activité
Les professionnels se mobilisent pour sortir de la zone de turbulence. Ils proposent plusieurs mesures qui seront discutées lors d’une journée de travail avec les ministères concernés. Les propositions retenues feront partie du projet de loi de finances 2018, selon la Confédération marocaine des TPE-PME.
Selon les statistiques de la Confédération marocaine des TPE-PME, au moins 4000 TPE ont déjà fait faillite depuis le début de cette année 2017, témoignant, ainsi, une fois encore, de l’agonie que vit ce segment d’entreprises. Face à une telle situation, les patrons de TPE sont plus que jamais déterminés à faire entendre leur voix. Dans cette optique, la confédération marocaine des TPE-PME, qui regroupe les petites et moyennes entreprises et les très petites entreprises du Royaume, multiplie ses initiatives. «Nous allons essayer de faire passer des mesures importantes qui visent à soulager les TPE dans la loi de finances 2018», explique Abdellah El Fergui, président de la Confédération. Soulignons que les membres de cette association ont été reçus par le Chef du Gouvernement le 3 octobre dernier, pour discuter de la crise que traversent ces petites structures, due notamment au difficile accès au financement bancaire, au retard de paiement, etc. Pour faire face à la situation actuelle, les professionnels proposent une batterie de mesures dont une bonne partie devrait figurer dans la loi de finances 2018, selon la confédération. Dans un premier temps, les petits patrons réclament une amnistie fiscale et aussi pour les arriérés de la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale). « Les arriérés accumulés par certaines TPE les empêchent de soumissionner aux marchés publics et aux appels d’offres, dans la mesure où elles ne peuvent pas avoir les attestations de la DGI et de la CNSS pour compléter les dossiers », explique Abdellah El Fergui.
Amnistie fiscale
Cette amnistie devrait s’étaler sur une période de deux à trois ans selon les professionnels. Concernant l’accès au financement pour cette tranche d’entreprises, les petits patrons souhaitent que le gouvernement prenne des mesures permettant aux organismes de microcrédits de dépasser le plafond fixé à 50.000 DH, et pouvoir octroyer des financements un peu plus consistants. Les professionnels exhortent également l’exécutif à prendre les mesures nécessaires pour régler la problématique des retards de paiement, qui plombe l’activité de nombreuses petites structures dont notamment celles exerçant dans le BTP. Sur le foncier, l’autre frein au développement des très petites entreprises dans le Royaume, il est question de mettre en place des lots adaptés aux besoins des TPE. « Il y a de grandes difficultés pour accéder au foncier, que cela soit à Casablanca, Rabat ou dans les régions», souligne le Président de la confédération. Notons que même si ces dernières années, de nombreux parcs industriels ont été créés pour faciliter la vie aux entreprises, il n’en demeure pas moins que ces parcs ne disposent pas d’offres adéquates pour la TPE, puisqu’ils sont dédiés aux PME (Petites et moyennes entreprises) et autres structures qui ont des activités un peu plus denses. La très petite entreprise, avec un chiffre d’affaires de 1 million à 3 millions de DH, se trouve alors écartée. L’association précise que les propositions émises seront discutées lors d’une journée de travail, dont la date devrait être fixée incessamment par le Chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani, et son équipe. Cette rencontre réunira les membres de la confédération et les divers ministères concernés par la problématique des TPE.