Loi de Finances : attention danger
On ne peut pas nier que face au Covid-19, les autorités ont été promptes à mettre en place des dispositifs qui ont permis de sauver les meubles. La sortie du confinement est beaucoup moins glorieuse dans son aspect sanitaire et l’open-bar financier est impossible.
La rentrée parlementaire est fixée au 9 octobre. Immédiatement après, le projet de Loi de Finances 2021 sera proposé à la discussion. Tous les chiffres sont au rouge : déficit budgétaire, endettement, chômage et même inflation sur les produits de première nécessité. C’est pourtant l’opportunité pour se projeter dans l’avenir en optant pour des arbitrages présageant un nouveau modèle de développement. Ce n’est pas ce qui est privilégié par l’exécutif. L’annonce d’une diminution drastique du niveau de vie de l’administration est la bienvenue. Elle impacte peu l’économie réelle et ses dépenses sont d’une utilité très discutable.
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Mais dire que l’objectif « ce sont des réformes visant au maintien des équilibres macro-économiques » fait froid dans le dos. Ce paradigme ne permet pas la flexibilité nécessaire pour répondre à la crise, à la série de faillites annoncées. Les deux tiers des entreprises, personnes morales, sont installées sur l’axe El Jadida-Tanger. C’est le moment de mettre en place de véritables politiques d’aménagement du territoire, coûteuses, mais réellement profitables. Reconstruire l’économie nationale sur les mêmes bases qu’avant la crise serait une erreur stratégique. Il est impossible de reprendre les mêmes et de recommencer. Sauf à assumer un chômage de masse durable.
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Le PLF est un acte politique fondamental parce qu’il fixe le cadre de l’action de l’exécutif. Nous ne sommes pas dans une situation où on peut se satisfaire d’un projet de gestion de la crise. Le pays a besoin d’un projet qui relance la confiance dans l’avenir du pays et il ne peut s’articuler autour de l’unique objectif du retour aux sacro-saints équilibres. C’est un débat à mener, sans tabous si possible.