L’Ompic fait le bilan de l’innovation
Propriété industrielle. Dans le cadre de la publication du nouveau classement mondial de l’innovation au Maroc, l’Ompic a organisé une journée d’étude sur ce thème. Universitaires et responsables administratifs étaient réunis pour évaluer l’innovation au Maroc, et les pistes de progression du pays. par Noréddine El Abbassi
«Dans le monde moderne, c’est l’innovation qui tire la croissance économique”. L’innovation est devenue le point cardinal de la croissance économique, derrière laquelle “courent” tous les pays de la planète. L’Organisation mondiale de la propriété industrielle (Ompi) et l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (Ompic) ont, justement tenu à Casablanca ce jeudi 11 septembre 2014, un séminaire ayant pour thème, “les outils de mesure de l’innovation, le Global Innovation Index, (GII), l’occasion pour des universitaires, des experts et d’autres acteurs intéressés par l’innovation d’en débattre et d’analyser la situation du Maroc et son classement en fonction du GII.
Il faut dire que l’innovation, est un souci majeur au Maroc, parce que facteur de croissance. Pour ne se référer qu’ à une période récente, l’on se rappelle l’engagement de Ahmed Réda Chami, Ministre du Commerce, de l’Industrie et des Nouvelles Technologie dans le gouvernement Abbas El Fassi. L’ancien ministre USFP avait pris un certain nombre de mesures, destinées à développer et à encourager l’innovation dans l’ entreprise marocaine. Ce qui semble avoir donné des résultats. Exemple s’il en faut, le classement du Maroc: le Royaume est 84ème dans le classement global, 9ème dans son groupe à revenus comparables et 15ème parmi les pays de l’Afrique du Nord et de l’Ouest.
“Le plus surprenant, c’est qu’au regard des chiffres, et compte tenu de l’investissement dans le capital humain, les institutions et la recherche et le développement, le Maroc a des caractéristiques d’un pays à hauts revenus”, commente Sasha Wunsch-Vincent, Economiste Principal de la division de l’économie et des statistiques de l’Ompi. Pour le missi dominici de l’organisme Onusien, la progression du Maroc est remarquable, et les efforts ont porté leurs fruits. Reste que le pays devrait travailler sur des synergies avec des pays du Sud à fort potentiel de développement, avec lesquels il n’est pas forcément très lié. Tel le Mozambique, le Rwanda, la Malawi, le Burkina Faso ou encore la Gambie, plutôt que des pays avec lesquels il a des liens historiques, comme c’est le cas de la France”.
Innover pour sortir de la crise
“Nous travaillons sur ces synergies Sud/Sud. En fait, il faut arrêter de considérer les classements, indépendamment de la progression réalisée et noter que le classement du pays s’est amélioré et que le processus est en cours. Il y a certes beaucoup à faire, mais arrêtons de nous focaliser sur des comparaisons”, assène Adil Maliki, DG de l’Ompic. D’ailleurs, l’indicateur GII lui-même a subi des changements, qui ont leur impact. Ce ne sont plus exactement les mêmes facteurs pris en compte dans l’évaluation de l’innovation dans les quelques 140 économies passées sous la loupe. “En matière d’innovation, et pour la première fois dans l’histoire, on n’a pas assisté à des “coupes” dans les budgets de recherche et développement (R&D), en dépit des crises. Les gouvernements ont fait des annonces fortes, accompagnées de mesures financières, pour soutenir l’innovation, lorsque les entreprises ne pouvaient plus en assumer la charge. A présent que le gros de la crise est passé, c’est aux entreprises de reprendre le relais. Sachant que c’est l’innovation l’élément moteur”, analyse M. Wunsch. “Aux entreprises de s’approprier plus, la propriété industrielle et l’innovation. Pour donner un exemple et paradoxalement, ce sont les universités, les principaux fournisseurs des brevets marocains déposés au Maroc. A l’inverse, dans les pays innovateurs, ce sont les entreprises qui jouent ce rôle”, confirme M. Maliki.
Mais qu’en est-il des pistes de développement du Maroc en matière d’innovation? “Nous avons décelé un grand potentiel du Maroc, en matière de capital humain et de recherche universitaire. Orienter les chercheurs aux besoins de l’industrie et mettre en oeuvre les brevets au service de l’innovation constituent une piste bénéfique pour l’exportation, et au bout de la chaine, pour la création des emplois”, conclut Sasha Wunsch-Vincent. Un peu comme si le Maroc était assis sur un tas d’or sans le valoriser !