Ferroviaire

L’ONCF va se doter d’une unité de production de rames automotrices capable d’exporter

Le bras armé de l’Etat dans le ferroviaire vient de lancer un appel à manifestation d’intérêt à destination des constructeurs de matériel roulant ferroviaire, afin de créer une unité de production de rames automotrices, autour de laquelle gravitera un écosystème ferroviaire un écosystème ferroviaire de fournisseurs et sous-traitants.  Les détails.

Programme pluriannuel d’achat de rames automotrices, partenariat relatif à la maintenance de rames automotrices, mise en place d’une unité de production de rames automotrices et développement d’un écosystème ferroviaire, tel est l’objet de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) que l’ONCF a lancé le jeudi 15 septembre à destination des constructeurs de matériel roulant ferroviaire.

En détails, on apprend à travers cet AMI que l’Office national des chemins de fer (ONCF) envisage de mettre en place un écosystème industriel ferroviaire autour d’une unité de production de rames automotrices avec un taux d’intégration local avoisinant les 60 à 80%, cela à travers un partenariat qu’il devra nouer avec un groupe industriel spécialisé dans le domaine.

Le projet qui ambitionne de créer autour de cette unité industrielle un écosystème ferroviaire de fournisseurs et sous-traitants, en coopération avec les pouvoirs publics, s’inscrit selon l’AMI, dans le cadre d’une feuille de route dénommée « Ambition 2025-2035 » et qui prévoit que cette usine devienne exportatrice à l’horizon 2035. Cet objectif pour l’export devra passer par la sous-traitance (en premier rang) pour d’autres sites du constructeur sélectionné, pour des sous-ensembles à définir, avec la possibilité de recourir à une sous-traitance locale (en second rang). L’unité industrielle devra être capable de fournir des rames aux marchés africain et européen.  Ces rames devraient avoir une vitesse maximale de 200 km/heure et seront aménagées pour des utilisations inter-villes ou RER. Selon l’AMI, le taux d’intégration sera progressif, conformément à un programme d’achat qui prévoit que les 15 premières rames livrées, produites hors du Maroc avec un taux d’intégration local de 5% à 10% ; les 15 rames suivantes, produites au Maroc dans le cadre de l’unité industrielle objet du projet, avec un taux d’intégration de 30% à 40%  et les volumes restants, produits au Maroc dans le cadre de l’écosystème industriel, avec un taux d’intégration industriel de 60% à 80%.

En outre, le projet comporte, en effet, un programme pluriannuel d’achat de rames automotrices, entre 10 à 20 rames par an sur la période 2025-2030. Ce plan d’achat englobe une tranche ferme, estimée entre 50 à 80 rames, et une ou plusieurs tranches conditionnelles dont le volume devrait varier entre 50 et 100 rames. C’est ainsi que le partenariat comporte un contrat de longue durée relatif à leur maintenance. En effet, le partenaire qui sera sélectionné devra assurer la maintenance courante et industrielle des rames, pour toute leur durée de vie et a minima pour une période de vingt ans.  A noter cet AMI sera clôturé le 11 novembre prochain.

Lire aussi | Visas. Les intermédiaires et le prestataire TLS Contact dans le collimateur des services consulaires européens au Maroc

2040 dans la ligne de mire de l’ONCF

Il faut souligner que le Royaume a fait de la modernisation de son réseau ferroviaire, l’un des principaux leviers pour l’accélération de sa croissance économique. Selon le schéma directeur de l’Office national des chemins de fer (ONCF), la longueur du réseau classique et des LGV (ligne à grande vitesse) passera de 2 110 km actuellement à 4410 en 2040.  Dans le détail, le pays disposera à terme de 1 100 km de LGV (Marrakech-Agadir, Rabat-Fès, Casa-Marrakech, Fès-Oujda…), de 1 600 km d’extension du réseau conventionnel (Tanger-Tétouan, Agadir-Taroudant, Oujda-Nador, Agadir-Laâyoune-Dakhla…), de 100 km de connexions portuaires et 1 610 km d’amélioration de la robustesse du réseau existant. 

Dans cette nouvelle configuration, 12 ports (au lieu de 6 actuellement) et 15 aéroports internationaux (au lieu de 1 actuellement) seront reliés au rail. Dans le même temps, le nombre de villes de plus de 100 000 habitants qui seront connectées à la voie ferrée d’ici 2040 atteindra les 43 contre 23 actuellement. C’est près de  87 % de la population marocaine qui sera desservie par le réseau ferroviaire contre 51 % aujourd’hui.  Selon les estimations, l’ONCF table sur un marché annuel de 132 millions de passagers d’ici 20 ans contre 38,2 millions traités en 2019. L’entreprise dirigée par Mohamed Rabie Khlie, s’attend par ailleurs à une hausse de la manutention des marchandises, passant de 8,9 millions de tonnes de fret en 2019 à 26 millions de tonnes à l’horizon 2040.  Ce schéma directeur actualisé, retraçant le développement à l’horizon 2040 du réseau ferré national, requiert un investissement total d’environ 375 milliards de DH, pourvoyant au passage  près de 300 000 emplois.

 
Article précédent

Visas. Intermédiaires et TLS Contact dans le collimateur des consulats européens au Maroc

Article suivant

Circulation en trottinette ou vélo électriques. un nouveau cadre réglementaire en préparation