Luminaire professionnel Un marché de 600 millions de DH
Dans le secteur du luminaire, c’est le segment « professionnel » qui se taille la part du lion. Mais dans cette branche d’activité qui explose, la concurrence est très rude .
En dépit de la crise économique, le secteur du luminaire affiche des résultats satisfaisants, aussi bien sure le segment des professionnels que celui des particuliers. Selon plusieurs opérateurs, le chiffre d’affaires a régulièrement augmenté durant ces cinq dernières années. Aujourd’hui, le marché est estimé à un milliard de dirhams, dont 60% sont réalisés sur le créneau des professionnels. Ainsi, les deux tiers des recettes générées par le secteur sont contrôlées par une poignée d’opérateurs, à savoir: Eurolux, Lumex, Promodel, Prolight, et Electrimat. Ces derniers basent leur business modèle sur l’importation.
En effet, la totalité des produits commercialisés sur le marché local sont importés, notamment d’Italie, d’Espagne et de Belgique. En 2012, Eurolux le numéro un du secteur au Maroc, a enregistré une croissance de 25%. L’entreprise prévoit de rester sur le même rythme en 2013, et cela, grâce aux commandes qu’elle a déjà décrochées. «Cet essor est dû aux nombreux projets d’infrastructures et d’immobiliers lancés dans le pays, mais surtout à l’émergence de la prise de conscience des entreprises de la nécessité d’un luminaire de qualité au sein d’un espace professionnel», affirme Amal Abid, responsable communication et marketing d’Eurolux.
Les clients optent de plus en plus pour des solutions à la carte, afin de donner vie à leur espace de travail. Signe de cette bonne santé, l’entreprise qui dispose pour l’heure de pas moins de huit cartes de franchise de marques internationales (Iguzzini, flos, deltalight, Fontana Arte, Disano, Barovier & toso, foscarini etvima), lancera vers la fin du mois une nouvelle enseigne du luminaire. Il s’agit d’une franchise espagnole baptisée «Leds-C4».
«Ce marché a beaucoup de potentiel surtout sur le segment professionnel qui représente 70% de notre chiffre d’affaires. C’est pour cela que nous avons décidé d’investir dans une nouvelle enseigne», assure Amal Abid.
Le marché a beaucoup de potentiel et attise les convoitises. D’ailleurs, celui-ci a connu ces dernières années l’arrivée de plusieurs nouveaux opérateurs. Prolight, depuis sa création en 2007, enregistre également une croissance à deux chiffres, et a à son actif deux show-rooms sur Casablanca. Un troisième ouvrira ses portes à Rabat d’ici la fin de l’année. La troisième enseigne, qui est devenue une référence dans le domaine de l’éclairage au Maroc, est Promodel. Cette dernière, dont les Show-rooms poussent comme des champignons à travers le Maroc, a pour objectif de démocratiser l’éclairage. Pour cela, l’enseigne opte pour une diversification des marchés. À ce jour, son portefeuille client, est composé à part égale: des particuliers, entreprises, revendeurs, architectes et décorateurs.
Des services aux standards internationaux !
Si ces enseignes ont réussi à devenir des références sur le marché national, c’est parce qu’elles adoptent une approche de travail calquée sur celles des grands spécialistes de l’éclairage à l’international.
Preuve en est, ces opérateurs se sont tous dotés de cabinet d’étude en propre. Il s’agit d’un type de structure, qui leur permet d’offrir aux clients des études de solutions techniques très adaptées. Concrètement, «grâce à ces entités, nous pouvons actuellement offrir de meilleures prestations pour tout type de budget», déclare Saad Bennis. Il ajoute, « il faut savoir que l’un des facteurs ralentissant le développement du secteur, c’est la faiblesse des budgets alloués au volet éclairage».
En d’autres termes, les entreprises, malgré les avancées qu’il y a eu, n’accordent pas encore une grande importance à l’éclairage. Il reste le parent pauvre en termes de budget. Par ailleurs, «le secteur pâtit de l’amateurisme qui caractérise certaines entreprises». Combattre les opportunistes figure au top de la liste des doléances des opérateurs. «Actuellement, le secteur est envahi par des profiteurs qui prétendent être des professionnels du luminaire», ajoute le patron de Proligth. Il s’agit en effet, d’un phénomène difficile à estomper surtout que le secteur ne dispose pas d’une association professionnelle capable d’encadrer les opérateurs, défendre leur intérêt et présenter leurs doléances. D’ailleurs, l’absence de ce type de structure, prive les opérateurs de profils qualifiés. Face à l’inexistence de formations spécialisées dans le domaine de l’éclairage, le secteur souffre d’une carence de compétences allant des technico-commerciaux aux ingénieurs en luminaires en passant par les techniciens spécialisés. ■